Ostensoir

L’ostensoir est une pièce d’orfèvrerie qui permet de montrer aux fidèles l’hostie consacrée pour l’adoration.

L’exposition de la Sainte Hostie livrée à l’adoration des fidèles a popularisé un objet liturgique : l’ostensoir.

Au XVIe siècle l’hostie était présentée dans un reliquaire vitré ou en cristal, la monstrance, sorte de boite cylindrique vitrée montée sur un pied. 
Un exemplaire figure sur un vitrail à Saint Etienne du Mont.
Un autre exemplaire dans la même église présente le Saint Sacrement vénéré par les anges.
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L’ostensoir qui se développe à partir du XVII e siècle est nettement plus spectaculaire. Le corps de cet objet est un grand disque doré en forme de soleil rayonnant jaillissant d’un nuage. Il évoque la "gloire" qui signifiait la présence de Dieu dans le désert au temps de Moïse. Nuée sombre le jour, nuée lumineuse la nuit.

(1) Le thème des anges et celui du soleil rayonnant demeurent fréquents, s’y ajoutent les 4 animaux symboliques qui soutiennent le trône de Dieu dans les visions d’Ézéchiel : le lion et le taureau, l’aigle et l’ange
 
(2) Le pied peut aussi être décoré, un personnage royal à genoux devant la Vierge marque discrètement que cet objet a été réalisé pour être offert à Notre Dame des Victoires.

(3) Les symboles des 4 animaux entourent l’hostie, et deux anges brandissent des banderoles : VENITE
ADOREMUS ; (Venez, adorons)

(4) Le pied est formé d’un personnage portant une croix : "la foi". et sur la base figure la scène des disciples d’Emmaüs qui reconnaissent le Christ à la fraction du pain.

Fin XVIIIe siècle et au XIXe siècle l’ostensoir représente souvent deux anges portant l’hostie, figurant les séraphins de l’arche d’Alliance. Le plus célèbre est celui du Sacré-Coeur de Montmartre

Dans la basilique, le Saint Sacrement reste exposé en permanence, jour et nuit. Pendant la célébration de l’eucharistie ou les offices particuliers, il est simplement occulté par un rideau.

Pour les grandes fêtes au Sacré-Coeur, un ostensoir de grande taille, près d’un mètre de haut, orné de brillants et de perles remplace l’ostensoir de semaine . Il est décoré d’épis de blé.

(5) Au XX e siècle, le style art déco simplifie les lignes. Le rayonnement en forme de croix est représenté par des épis de blé

 
(6) Modèle reprenant les décorations en forme de chaînes des claustras de l’église St Jean Bosco pour laquelle il fut réalisé.

(7) Daté de 1933, le cercle d’où part le rayonnement porte les 4 personnages symboliques des 4 évangélistes et 4 scènes : Annonciation, Nativité, Calvaire , Résurrection.

(8) Simple croix avec un rayonnement , et un nœud en cristal pour le pied.

Chez les Bénédictines de Montmartre, contemplatives, le retable porte en son centre la figure d’une biche altérée d’eau vive
 
Monté sur un axe vertical, il bascule pour permettre aux religieuses de dévoiler le Saint Sacrement.
Très grand ostensoir réalisé par Philippe Kaeppelin chez Cheret pour la grande église de la Trinité, à l’escalier et au choeur imposants. Permet à une foule de bien voir. C’est un record de dimension !

A l’inverse , tout petit ostensoir de la taille d’une hostie pour les petites communautés religieuses et oratoires domestiques.

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