À Ste-Colette, un lieu d’écoute pour les couples en espérance d’enfants

Paris Notre-Dame du 8 juin 2016

Chaque année, la paroisse organise trois journées de partage et d’accompagnement à destination des hommes et des femmes qui espèrent une naissance. L’occasion pour eux de partager leur souffrance et de retrouver un chemin d’espérance.

Caroline et Thomas, en espérance d’enfant depuis six ans, ont beaucoup échangé autour de l’adoption, leur nouveau projet
© Anne-Louise Santreuil

Laëtitia et Emile, Karine et Michel, Marie et Cyrille... Comme chaque premier dimanche du mois, le P. Xavier Ley, curé de Ste-Colette (19e) énumère, face à la statue de sainte Colette, et entouré de ses paroissiens, les prénoms de couples en espérance d’enfants. « C’est émouvant de se sentir portés par cette communauté, témoigne Caroline, 31 ans, qui espère un enfant depuis six ans. Et entendre tous ces prénoms nous rappelle que nous ne sommes pas seuls à traverser cette épreuve. » Après la messe, avec Thomas, son mari, elle se dirige vers le presbytère pour participer à la troisième journée annuelle de récollection qui leur est proposée sur le thème : « Quel chemin pour notre couple ? »

Pour les entourer, en plus du P. Ley, une sœur des Maternités Catholiques, et deux couples ayant traversé de semblables épreuves. « Nous avons vécu une longue période de désespérance, conte Marie, une des accompagnatrices, en installant le buffet. Nous étions très engagés dans l’Église mais rien ne nous était proposé pour nous soutenir. Alors quand nos enfants adoptifs sont arrivés, nous avons décidé de nous investir auprès de couples qui traversaient cette épreuve. » Il y a maintenant huit ans que cette paroisse du 19e arrondissement organise temps de partage et pèlerinages à destination de ces chrétiens. « L’Église doit accueillir leur colère, les aider à lâcher prise et à ne pas laisser le couple s’enfermer dans la souffrance », affirme le P. Ley.

« Trouver un chemin d’espérance »

Autour de la table, les conversations s’engagent, d’abord timidement. Certains évoquent leurs métiers de financier ou d’enseignant. Puis, de fil en aiguille, viennent ces difficultés du quotidien, ces blessures aussi : comment vivre cette attente ? Accueillir les annonces de naissances ? Faire face aux maladresses des proches ? Trouver sa place quand tous ses frères et sœurs fondent des familles ? Puis c’est au tour du P. Ley d’amorcer une réflexion autour de la fécondité du couple qui dépasse de loin sa capacité à donner naissance. « La stérilité est une épreuve et on peut parfois se sentir inutiles, témoigne Claire, 33 ans, qui espère un enfant depuis quatre ans. Cela fait du bien d’entendre que nous avons tous de l’importance aux yeux de Dieu. » Les échanges avec le P. Ley, entre couples, puis entre hommes et entre femmes semblent porter leurs fruits. « Nous repartons avec les batteries rechargées ! », conclut Claire. Au bout du chemin, parfois une grossesse, une adoption, ou un projet de vie à réinventer sans enfant. « Mais l’important est de trouver la paix et, quel qu’il soit, un chemin d’espérance », souligne le P. Ley. Un peu comme y invite cette citation de Paul Claudel qu’il a délicatement punaisé sur un mur à leur attention : « On croit que tout est fini... Mais alors, il y a un rouge gorge qui se met à chanter. » • Anne-Louise Sautreuil

Qui était sainte Colette de Corbie ?

Colette est née à Corbie, petite ville de Picardie, de parents âgés qui avaient confié leur désir d’enfants à saint Nicolas. Très pieuse, elle reçoit du pape la mission de réformer l’ordre des Clarisses et fonde notamment le monastère de Poligny où reposent ses reliques et où les Clarisses prient et accompagnent encore les familles sans enfant. Elle est proclamée sainte en 1807. • A.-L. S.

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