Comment bien démarrer la rentrée ?

Paris Notre-Dame du 24 septembre 2015

P. N.-D. – Le repos des vacances régénère souvent quelque chose en nous. Comment faire durer ce bénéfice à la rentrée ?

Le P. Michel Esposito, curé de St-Philippe du Roule (8e).
© Céline Marcon

P. Michel Esposito – Souvenons-nous de nos vacances. Nous avions certainement des projets, mais tout s’est-il exactement passé comme nous l’envisagions ? Ce n’est pas évident. Je connais par exemple un étudiant qui parcourait le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et s’est blessé à la cheville. Même en vacances, il y a des imprévus. Autrement dit, il n’est guère possible en permanence de tout contrôler. D’où la nécessité à la rentrée de ne pas multiplier les bonnes résolutions sans lendemain. Personne ne fait exactement « ce qu’il veut quand il veut ». Autant ne pas surévaluer ni sous-évaluer les contraintes inévitables.

P. N.-D. – Comment affronter cette réalité ?

P. M. E. – Considérons moins les conditions de vie que la recherche d’une paix intérieure durable que Dieu seul communique indéfectiblement. La clé est ici la recherche et l’écoute attentive du Christ. Nous pouvons simplement, si ce n’est déjà le cas, mettre chaque jour la Parole de Dieu au centre de notre vie à un moment choisi sans nous laisser seulement bercer par le flux ininterrompu des paroles humaines ou par la rumeur incessante de la ville.

P. N.-D. – Il n’est cependant facile de trouver un bon équilibre entre vie spirituelle, personnelle et professionnelle. Quels conseils donneriez- vous pour prendre le bon chemin en cette rentrée ?

P. M. E. – Pourquoi simplement ne pas se demander quelle marge d’initiatives nous laissons au Seigneur ? Comment tendre autrement à un bon équilibre de vie ? Sinon, elle risque de ressembler à un jeu de construction qui, une fois achevé, a l’air stable mais qui au moindre coup de vent s’écroule. De nombreuses personnes sont en quête d’un équilibre parfait, de la recette d’une vie accomplie. Est-ce la bonne question à se poser ? Je ne crois pas. Il me semble préférable de s’interroger à la lumière de la foi. Existe-t-il des habitudes à réévaluer dans notre vie quotidienne ? Cherchons-nous à un moment ou à un autre à éviter des responsabilités ? Si un événement récent bouleverse notre vie, notre réaction est-elle adaptée ? L’Évangile nous conduit-il à remettre en question notre manière d’être, de vivre, de penser ? Sur quel point particulier ? La prière favorise-t-elle un discernement entre des décisions et des options possibles, voire des engagements à l’égard du prochain ? Parvenons-nous à hiérarchiser nos priorités ? Ce n’est pas toujours évident ou immédiat. D’où la nécessité de persévérer pour parvenir à des orientations claires. Toute évolution prend du temps et fraternellement les autres peuvent nous y aider. Notons pour finir l’indice d’une bonne décision : une sérénité éprouvée de manière durable et non fugitive. Ce que l’Esprit Saint nous offre de concevoir, Il nous donne la force de l’accomplir, chacun à sa mesure, comme dans un orchestre. • Propos recueillis par Céline Marcon

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