Consoler ceux qui souffrent

Paris Notre-Dame du 17 mars 2016

Comment « consoler les affligés » ? Marie Dupont, présidente de l’association AGAPA, donne quelques pistes sur cette œuvre de miséricorde spirituelle que le pape François incite à vivre à l’occasion de l’année jubilaire.

Jésus console les femmes d’Israël, station du calvaire du sanctuaire de N.-D. de Grâce à Rochefort du- Gard (Gard).
© Eric Walter

Laisser du temps au temps
Il ne sert à rien de forcer quelqu’un à parler de sa souffrance. Il faut respecter, avec patience, son choix de se taire. Chacun traverse les situations difficiles à son rythme. Ce respect ne signifie pas pour autant l’indifférence. Il est important de montrer, par petites touches, notre présence, par exemple par une invitation à dîner ou l’envoi d’un sms. Nous pouvons aussi montrer que nous sommes disponibles en demandant : « Est-ce que tu veux parler de ce que tu traverses ? » Ce sont des gestes simples, mais très appréciés.

Accueillir comme Jésus-Christ
« Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père », comme l’écrit le pape François. C’est notre modèle pour la consolation. Nous pouvons nous inspirer de lui en lisant les évangiles, notamment les passages sur la femme adultère (Jn 8, 3-11) ou sur Zachée (Lc 19, 1-10). À chaque fois, Jésus accueille l’autre et ouvre son cœur, sans préjugé ou jugement. Il est aussi frappant de voir qu’il ne se place pas dans une attitude de supériorité : il se baisse près de la femme adultère et il se rend dans la maison de Zachée. La miséricorde, ce n’est pas de la condescendance. Il s’agit de mettre son cœur à côté d’un autre cœur, d’échanger d’égal à égal.

Avoir la bonne écoute
Après un traumatisme, toute personne a besoin d’être accueillie de façon à pouvoir déposer son fardeau : exprimer son chagrin, sa douleur, son incompréhension, sa colère… Pouvoir mettre des mots sur sa souffrance, c’est déjà pour elle entamer un chemin de libération. Lorsqu’une personne est prête à faire ce chemin, nous pouvons lui proposer des réflexions et l’aider en lui faisant reformuler ce qu’elle dit. Cela lui permettra de clarifier ce qu’elle ressent et de trouver elle-même des solutions. Il faut être prêt à entendre d’énormes souffrances et à laisser les larmes de l’autre couler. Bien écouter, c’est ouvrir son cœur, se laisser toucher par ce que dit la personne, mais sans se laisser envahir par sa souffrance. Pourrions- nous l’aider si nous nous effondrions avec elle ?

Relativiser son rôle
Le risque peut être de trop vouloir pour la personne et de croire que nous avons le pouvoir de la sauver. Il est bon de reconnaître, avec humilité, que ce n’est pas le cas. Et, à certains moments de savoir s’effacer et passer le relais à d’autres personnes.

Orienter vers des associations
Les bénévoles des associations sont extérieurs à toute l’histoire des personnes qu’elles reçoivent. Elles pourront donc plus facilement écouter sans projeter des choses. À AGAPA, je vois notre rôle comme un accompagnement pour retrouver un chemin de vie. ● Propos recueillis par Céline Marcon

L’ASSOCIATION AGAPA

Ce lieu d’accueil chrétien accompagne ceux et celles qui sont touchés par une grossesse interrompue ou la mort d’un enfant à la naissance. Il est soutenu financièrement par la Fondation Notre Dame. L’antenne de Paris recherche des bénévoles. Antenne de Paris : 42 rue Saint-Lambert (15e) ; 01 40 45 06 36. Site : www.association-agapa.fr

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