Exposition “Chefs-d’œuvres des églises parisiennes au XVIIIe siècle” au Petit-Palais

Du 21 mars au 16 juillet 2017, “Le baroque des Lumières”, exposition rendue possible grâce à la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris, sous égide de la Fondation Notre-Dame, a présenté notamment des œuvres prêtées par les églises parisiennes.

Dans une scénographie spectaculaire suggérant l’intérieur d’une église et ses espaces annexes (chapelles, sacristie...), le parcours met en valeur de nombreux chefs-d’œuvre, souvent de très grands formats, qui ont bénéficié d’une campagne de restauration sans précédent.

Introduction

Le Petit Palais présente pour la première fois au public un spectaculaire ensemble de peintures religieuses réalisées au XVIIIe siècle pour les églises de Paris. À travers près de 200 œuvres, le musée a l’ambition de révéler l’importance et la diversité de cette production artistique parisienne de la Régence à la Révolution : des héritiers du Grand Siècle, comme Largillière et Restout, aux tenants du goût rocaille, de Lemoine à Carle Van Loo, au meilleur du néo-classicisme, de Vien à David. L’exposition réalisée en collaboration avec la COARC (Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris) prolonge ainsi celle du musée Carnavalet consacrée en 2012 à la peinture des églises parisiennes du XVIIe siècle, à la redécouverte de cet immense patrimoine pictural trop méconnu.

La peinture française du XVIIIe siècle évoque davantage les raffinements de la fête galante et du portrait que les fastes de la grande peinture religieuse. En dehors de la période du Salon, c’est pourtant dans les églises de Paris que l’on pouvait admirer la peinture contemporaine. Les artistes ne négligèrent donc pas de s’y montrer sous leurs meilleurs pinceaux. Les paroisses et les congrégations qui s’attachaient à rénover les églises de la capitale figuraient en effet parmi les principaux commanditaires des peintres d’histoire. C’est cette production artistique oubliée du XVIIIe que l’exposition « Le Baroque des Lumières » entend réévaluer.

Dans une scénographie spectaculaire suggérant l’intérieur d’une église et ses espaces annexes (chapelles, sacristie...), le parcours met en valeur de nombreux chefs-d’œuvre, souvent de très grands formats, qui ont bénéficié d’une campagne de restauration sans précédent. Outre les toiles encore conservées dans des églises parisiennes, l’exposition réunit des œuvres éparpillées depuis la Révolution dans différents musées (Louvre, Château de Versailles, musées des Beaux-arts de Lyon, Rennes, Marseille, Brest…), ou églises et cathédrales proches (Saint Denis, Villeneuve-Saint-Georges...), ou plus éloignées (Mâcon, Lyon).

Organisé en huit sections, le parcours permet d’apprécier le raffinement de ces retables et leurs différences de style, de la grâce colorée d’un François Lemoine, de Jean-François de Troy ou de Noël Hallé jusqu’au néo-classicisme épuré d’un Drouais ou bien-sûr de David, dont un grand Christ en croix clôture le parcours.

L’exposition évoquera également des ensembles décoratifs pour certains disparus comme le décor de la Chapelle des enfants trouvés réalisé par Charles Natoire. D’autres sections seront consacrées à l’iconographie des nouveaux saints de la Contre-Réforme, aux peintures plus petites liées à la dévotion, aux processus de commande ou encore aux restaurations alors opérées dans certains édifices anciens comme les Invalides. La présentation est ponctuée par deux espaces pédagogiques, l’un dédié aux campagnes de restaurations, l’autre à l’iconographie religieuse. Un parcours in situ est par ailleurs proposé dans divers édifices religieux parisiens.

Ce panorama inédit de la peinture religieuse parisienne du XVIIIe siècle devrait être une révélation tant les toiles réunies pour l’occasion ont retrouvé une richesse de coloris insoupçonnée qui les relient à ce que nous avons retenu de si plaisant dans l’art du Siècle des Lumières.

Comptes-rendus