Glossaire de la liturgie

Définitions de termes techniques.

Burettes :
Flacons posés sur un plateau en verre ou en métal, contenant l’eau et le vin destinés à être versés dans le calice lors de l’eucharistie. Ils portent la lettre A (aqua) ou des joncs pour l’eau, V (vinum) ou de la vigne pour le vin.

Calice :
Vase sacré dans lequel le prêtre consacre le vin lors de l’eucharistie. Il est formé d’un pied, d’une tige comportant un nœud, d’une coupe quelquefois tenue dans une fausse coupe ornée.

Chandelier :
Généralement métallique, il peut être de forme simple avec pied, tige et bobèche, ou bien compose d’un décor à motif végétal parfois à multiples bobèches. Au XIXe s, ils étaient garnis de faux cierges de tôle peinte appelés souches.

Ciboire :
Vase sacré sur pied en forme de coupe, muni d’un couvercle surmonté d’une petite croix, servant à conserver les hosties consacrées.

Clochette ou sonnette liturgique :
Clochette (à manche) ou sonnette (3 ou 4 clochettes formant carillon) en bronze. Elle marque les temps forts de la consécration.

Croix de procession : croix en métal ou en bois doré portant un crucifix, montée sur une tige appelée hampe.

Custode :
Ciboire de petites dimensions servant à porter l’eucharistie aux malades ayant la forme d’une boîte plate.

Encensoir :
Récipient servant à brûler l’encens sur des braises incandescentes. Il se compose d’une cassolette suspendue à trois chaînes et d’une cheminée, qu on lève à l’aide d’une quatrième chaîne. II sert principalement au moment de l’offertoire et pour les obsèques.

Garniture d’autel :
Elle se compose d’une croix sur pied portant un crucifix et de six chandeliers décorés de manière identique.

Lampe de sanctuaire :
Lampe de différentes formes, souvent en métal portant une coupe en verre ronge suspendue. Elle signifie la présence eucharistique.

Lunule :
Réceptacle ouvrant placé au centre de l’ostensoir, en verre cerclé d’or, qui contient et préserve l’hostie consacrée.

Navette :
Petit récipient en forme de navire sur pied, dans lequel est conservé l’encens destiné à être brûlé. Elle est accompagnée d’une cuillère.

Ostensoir :
Il sert à exposer l’hostie consacrée à l’adoration des fidèles. Il se compose d’un pied, d’une tige comportant un nœud et d’une lunette circulaire en verre entourée de rayons (ostensoir-soleil) à l’intérieur de laquelle est placée la lunule.

Patène : Petit plat circulaire posé sur le calice servant à l’offrande et à la consécration des hosties. L’intérieur est plan et lisse, l’extérieur porte un monogramme ou un symbole eucharistique.

Pyxide :
Ciboire de petites dimensions servant à porter l’eucharistie aux malades ayant la forme d’une simple coupe sur une petite base.

Thabor :
Petite estrade en métal ou bois doré servant à surélever l’ostensoir lorsqu’il n’est pas présenté sous un trône d’exposition (sorte de dais à colonnettes placé au-dessus du tabernacle).

Calendrier liturgique

Les couleurs du temps liturgique

Afin de permettre aux fidèles de mieux comprendre et de mieux participer aux célébrations, l’Église depuis plusieurs siècles a choisi de symboliser la signification de la célébration au travers des couleurs des ornements du prêtre. Dans l’ancienne liturgie on les retrouvait sur l’étole, le manipule, la chasuble, le voile du calice, la bourse et parfois le cordon de l’aube (aujourd’hui essentiellement sur l’étole et la chasuble).
Chaque jour une couleur particulière est liée à la fête célébrée. Plus largement au cours de l’année liturgique qui débute par l’Avent, période précédant Noël, une couleur est associée à chaque grande période.

  Violet  : Couleur des périodes d’attente et de pénitence que sont les temps de l’Avent et du Carême mais aussi de deuil comme le Vendredi Saint, le 2 novembre (fidèles défunts) et généralement pour la célébration des obsèques. Le noir n’est plus utilisé dans la nouvelle liturgie.

  Blanc  : Couleur associée à la joie des grandes fêtes : temps de Noël, Jeudi Saint, temps de Pâques, Christ Roi, Présentation, Saint Jean-Baptiste, Transfiguration, Assomption de la Sainte Vierge, Toussaint, Dédicace de Saint Jean de Latran. Le blanc est également utilisée pour les fêtes des saints non martyrs.

  Rouge  : Couleur du sang, du feu et de la royauté, le rouge est utilisé le jour des Rameaux, pour la fête de Saint Pierre et Saint Paul, l’exaltation de Sainte Croix, la Pentecôte et tous les saints martyrs.

  Vert  : Couleur de la vie et de l’espérance, le vert correspond au temps ordinaire (c’est-à-dire en dehors des autres temps énumérés ci-dessus).

La chasuble

La chasuble, casula (appelée encore suivant les pays et les époques casubla, planeta, mantel), vêtement de dessus dont le prêtre se revêt pour offrir le Saint-Sacrifice, est cette paenula gréco-romaine que nous venons de voir figurer dans la loi de 382, vaste manteau de laine de forme ronde ou conique, percé en son milieu d’un trou pour y passer la tête et souvent muni d’un capuchon. Elle fut dès l’origine le vêtement de tous les Chrétiens, elle resta par excellence celui des clercs qui la portèrent indistinctement dans les fonctions liturgiques jusqu’au IXe siècle, époque où prévalut l’usage de la dalmatique pour le diacre, de la tunique pour le sous-diacre.

Les mosaïques de Rome et de Ravenne (VIe et VIIe siècles) nous ont conservé de remarquables types de ces paenulae ou casulae primitives si graves dans leur simplicité, si symboliques dans leur ampleur.

Aux lainages souples, dont la plupart de ces chasubles étaient faites, succédèrent au IXe siècle les somptueuses soieries byzantines ; à l’ornementation sobre, composée d’étroits galons, destinés d’abord moins à décorer la chasuble qu’à en cacher les coutures, furent substitués les riches orfrois, chefs d’œuvre de peinture à l’aiguille, que remplacèrent à leur tour, à la Renaissance, et jusque dans nos temps actuels, les lourdes broderies en bosse ; aussi tant pour la commodité des mouvements que pour diminuer le poids du vêtement, la vaste planète primitive perdit sa forme circulaire pour devenir successivement elliptique, rectangulaire.

D’autre part la décoration, constituée d’abord par deux galons ou étroites colonnes posées sur chaque face de la chasuble, aux coutures principales prenait suivant la fantaisie de l’artiste, la forme d’une fourche à deux ou trois branches, d’un arbre de vie ou d’une croix véritable.

Depuis trois quarts de siècle la grande chasuble toujours en vigueur aux jours d’Avent et de Carême dans plusieurs métropoles et dans certains ordres religieux réapparaît sur de très multiples points. À Rome on s’en sert particulièrement pour la célébration du culte des martyrs aux Catacombes ; elle est d’un usage courant en Belgique, et tend de plus en plus à prévaloir en France, en Allemagne, en Angleterre.

« Seigneur, dit le prêtre en revêtant la chasuble, vous qui avez dit : mon joug est suave et mon fardeau léger, accordez-moi de le porter de manière à obtenir votre grâce ». Symbole du Joug du Seigneur, elle l’est encore et surtout de la charité. « Recevez, dit l’évêque au nouvel ordonné, ce vêtement sacerdotal qui signifie la charité, Dieu est assez puissant pour développer en vous l’amour et la perfection de votre activité ».

La chasuble sacerdotale sert essentiellement au Saint-Sacrifice. En dehors de cette fonction le prêtre la revêt aux processions solennelles du Saint-Sacrement et à la Messe pontificale. Le diacre et le sous-diacre en font usage aux Messes de l’Avent et du Carême, à la bénédiction des cierges le 2 février, à la cérémonie du matin, le Vendredi-Saint. La chasuble doit être bénite.

Le manipule

Le manipule, appelé encore au moyen âge sudarium, mappula, fanon, ne se distinguait pas à l’origine de cette mappa ou mouchoir de cérémonie dont les Romains avaient accoutumé de se servir pour essuyer la sueur du visage ou se garantir la tête du soleil. Porté d’abord par les diacres de l’Église romaine, l’usage s’en étendit aux évêques, aux prêtres, aux sous-diacres et même aux clercs inférieurs. Au XIe siècle il fut attribué aux seuls ordres majeurs et devint comme tel, l’insigne particulier du sous-diaconat.

L’habitude prise de plisser la mappula lui fit donner le nom de manipulus, manipule, petite gerbe. Vers le IXe siècle la mappula de lin se transforme en bande étroite décorée de broderies, aux deux extrémités de laquelle on ajouta quelquefois de petites pièces plus riches en forme de carré ou de trapèze. Des franges ou des glands achevaient d’orner ce parement.

L’Église aime voir dans le manipule le symbole du travail et de la pénitence d’ici-bas que couronnera une joie éternelle. L’évêque, l’imposant au nouveau sous-diacre, l’invite à le recevoir comme une exhortation aux bonnes œuvres, et le prêtre, s’en revêtant, demande à Dieu la grâce "de porter le manipule des larmes et des douleurs afin de recevoir dans l’allégresse la récompense de son labeur".
Le manipule doit être béni.

L’évêque, le prêtre, le diacre et le sous-diacre font usage du manipule à la Messe seulement. Par exception les ministres sacrés prennent leur manipule pour la bénédiction des Rameaux ; mais ils le déposent pour la procession qui suit.

L’étole

À l’orarium romain correspond l’orarium ou stola liturgique, primitivement simple voile de lin en usage d’abord chez les diacres orientaux, à qui semble en revenir l’innovation dans les fonctions liturgiques, puis importé en Occident et enfin adopté à Rome.

Comme la mappula ou manipule, l’orarium de toile ne tarda pas à devenir parement, riche bande ornée que les diacres portaient sur l’épaule gauche. La similitude qu’il offrait alors avec la précieuse bordure du vêtement romain nommé stola fut sans doute la raison pour laquelle on lui imposa ce dernier nom.

L’Orarium fut dès l’origine l’insigne caractéristique des diacres. Cependant, à Rome, il resta jusqu’au Xe siècle une partie accessoire du vêtement liturgique de tous les clercs, tant des ordres mineurs que des ordres majeurs. Ce n’est qu’à cette époque qu’il y devint, comme ailleurs, l’insigne réservé au diacre.

La forme de l’étole évolua parallèlement à celle du manipule. Comme ce dernier, l’étole fut dès sa transformation et resta jusqu’à nos jours, essentiellement une longue bande qui, tantôt rétrécie dans sa partie médiane et évasée à ses extrémités, tantôt uniformément étroite, était munie de une ou plusieurs croix et décorée sur toute sa longueur de riches broderies, parfois même de personnages.

L’étole sacerdotale est portée sur les deux épaules et s’impose sur le cou du prêtre, comme un signe de ce joug très doux et de ce fardeau des âmes que Notre-Seigneur veut rendre léger. L’Église aime encore à la présenter à ses ministres comme le symbole de la justice et de l’immortalité : "Rendez-moi, Seigneur, l’étole que la prévarication des premiers parents me fit perdre, puissé-je obtenir la joie éternelle, bien que je sois indigne de m’approcher de vos saints mystères".

D’une façon générale, l’étole sert au prêtre et au diacre dans toutes les fonctions qui ressortissent de l’ordre sacré qu’ils ont reçu : Saint Sacrifice, administration des sacrements, bénédiction, exposition du Très Saint-Sacrement, etc.

L’étole sacerdotale se porte sur l’aube, croisée sur la poitrine ; l’évêque la laisse pendre sur les deux côtés sans la croiser, ce que fait aussi le prêtre lorsque portant l’étole sur le surplis, il ne peut la lier par le cordon d’aube. Le diacre la porte sur l’épaule gauche, les deux extrémités réunies sur le côté droit.

Suivant les ministres et les fonctions auxquelles sert l’étole, on distingue :
 L’étole sacerdotale qui accompagne la chasuble et qui sert au prêtre pour la célébration du Saint-Sacrifice.
 L’étole pastorale réservée pour l’administration des sacrements, la prédication, la communion du prêtre et lorsque en surplis il touche le Saint-Sacrement.
 L’étole diaconale dont le diacre se revêt à la Grand’Messe, lorsqu il reçoit la Sainte-Communion, quand il doit toucher les vases sacrés qui contiennent l’Eucharistie et aux processions du Saint-Sacrement.
 L’étole d’administration qui sert pour l’administration des sacrements aux malades.

Les étoles doivent être bénites.

Dalmatique et tunique

Les plus anciens textes connus relatifs à la dalmatique datent de l’époque impériale et semblent lui donner pour origine la Dalmatie. Il est difficile de la distinguer à ses débuts de la tunica interior qu’elle devait plus tard recouvrir ; elle se portait sous la toge ou la paenula, Commode et Héliogabale la mirent à la mode comme vêtement de dessus.

Il est certain qu’avant le VIe siècle, elle était déjà adoptée par le Pape et formait le vêtement distinctif des diacres romains. Dans la suite nous voyons le Souverain Pontife l’accorder en signe d’honneur à certains évêques et archidiacres ; au IXe siècle elle est portée par les évêques et les diacres, partout où s’est introduit le rit romain. C’est un vêtement blanc, ample, à larges manches, orné de bandes couleur pourpre, disposées verticalement et appelées clavi.

Le costume des sous-diacres se fixa plus lentement, c’est au VIIe siècle selon les uns, au IXe seulement selon les autres qu’ils paraissent définitivement revêtus de la tunica linea ou stricta, appelée aussi dalmatica minor, tunicella. C’est un vêtement talaire fait de lin blanc, à manches longues et étroites, sans clavi, ni ornements.

L’apparition du canon des couleurs vers l’an 1000, et sa fixation au XIIe siècle, inaugure pour les deux vêtements la série des transformations. Du XIIIe au XVe siècle, on hésite sur le mode de leur décoration, les clavi jugés inséparables de la dalmatique blanche disparaissent, puis reparaissent sous forme d’orfrois, auxquels on ajoute une ou deux bandes transversales. Les siècles qui suivirent ont déformé comme à plaisir les deux vêtements et les ont complètement identifiés, au mépris de la tradition et des prescriptions du cérémonial des évêques.

Le symbolisme de la dalmatique et de la tunique - l’innocence et la joie - leur vient de celui que l’Église attribue à la couleur blanche qui, longtemps, fut obligatoirement la leur. « Que le Seigneur, dit l’évêque au diacre en lui imposant la dalmatique, vous revête de l’habit de la félicité et de la robe de la joie et qu’il vous environne toujours de la dalmatique de la justice ».

Vêtements de joie, la dalmatique diaconale et la tunique sous-diaconale n’apparaissent qu’aux fonctions et aux bénédictions solennelles. Aux temps de pénitence, Avent et Carême, elles sont remplacées par l’antique casula. Cependant à certains jours où prévaut l’allégresse, les ministres peuvent s’en revêtir, tels les dimanches de Gaudete et Laetare, la Vigile de Noël, le Samedi Saint, la Vigile et les Quatre Temps de la Pentecôte.

Il n’est pas obligatoire mais il est convenable que la dalmatique et la tunique soient bénites avec la formule pour les ornements in genere.

La chape

Il est admis généralement que la chape liturgique, grand manteau semi-circulaire que le prêtre revêt dans les fonctions solennelles en dehors du Saint-Sacrifice, n’est qu’un doublet de la chasuble et dérive comme elle de l’antique paenula. Ce vêtement appelé suivant les pays casula, planeta, cappa, devait sous ce dernier nom évoluer parallèlement à la chasuble et garder pendant longtemps avec cette dernière, dans la coupe et l’ornementation, des traces d’une si étroite parenté.

En effet les deux vêtements, après s’être confondus longtemps dans une même forme, se distinguèrent d’abord par une ouverture antérieure qui, pratiquée à certaines cappae, fut toujours absente à la casula en usage pour le St-Sacrifice, puis par le capuchon qui, supprimé à la casula, fut maintenu sur la cappa. Cependant de même que plusieurs chasubles gardèrent un vestige de ce capuchon dans la disposition de l’orfroi dorsal, telle celle de Saint Thomas Becket (trésor de la cathédrale de Sens), de même plusieurs chapes prirent de la chasuble ses formes d’ornementation, telle la chape conservée au musée de Lyon. Quelques chapes gardèrent leur capuchon, un plus grand nombre le perdirent. Il ne devait réapparaître, transformé en chaperon qu’au XVe siècle et, sous cette forme, prévaloir jusqu’à nos jours.

Les chapes du Moyen-Âge qui nous sont restées sont pour la plupart couvertes de peintures à l’aiguille où sont retracées la vie de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge et des saints.

On voit, dès le VIe siècle (Ravenne, mosaïque de Saint Apollinaire), la chape munie d’un fermail que le moyen âge devait enrichir d’émaux et de pierreries. Aujourd’hui, ces sortes de boucles précieuses sont réservées aux évêques officiants dans leur diocèse.

Vêtement de cérémonie pour l’évêque et le prêtre, la chape est, sous une forme plus simple, accordée aux chantres et aux ministres inférieurs. Le célébrant, évêque ou prêtre, s’en revêt dans les offices solennels autres que la célébration de la Messe, et dans les fonctions où l’étole est prescrite, pour en rehausser la solennité.

Les liturgistes du moyen âge s’accordent à voir figurées dans ce vêtement festival la résurrection à venir et la joie du ciel. Par son ampleur, on peut ajouter que, comme la chasuble, elle symbolise la charité. La chape ne reçoit pas de bénédiction.