Hiver solidaire : une chance pour les paroisses

Paris Notre-Dame du 25 mai 2017

La neuvième édition de l’opération Hiver solidaire s’est achevée fin mars. Cette année, 166 personnes de la rue ont pu en bénéficier. Un nombre que Pascal Blavot, diacre et responsable de l’opération, espère améliorer l’an prochain.

Paris Notre-Dame : Vingt-quatre paroisses ont accepté d’accueillir des personnes sans domicile fixe cette année – un nombre identique à celui de l’an passé. Comment convaincre de nouvelles paroisses de s’impliquer ?

Pascal Blavot, diacre et responsable d’Hiver solidaire pour le Vicariat à la solidarité du diocèse de Paris.
© Pauline Quillon

Pascal Blavot – En leur expliquant qu’Hiver solidaire est une chance pour elles. Car si l’opération consiste effectivement à héberger des personnes de la rue tout l’hiver, il s’agit surtout de les accompagner. Pour une paroisse, c’est un projet formidablement mobilisateur. J’insiste particulièrement sur cette dimension paroissiale, car Hiver solidaire ne doit pas être porté par quelques personnes investies dans la solidarité mais par toute la communauté paroissiale. Et nous sommes là pour répondre aux inquiétudes qui peuvent être soulevées.

P. N.-D. : Quelles sont-elles ?

P. B. – Le premier argument que nous opposent certaines paroisses est le manque de locaux. Et, de fait, il faut trouver des lieux pour accueillir tous les soirs et toutes les nuits durant trois mois plusieurs personnes à dormir. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur la Fondation Notre Dame, qui est prête à participer au financement des aménagements nécessaires : douches, coin cuisine, toilettes, etc. L’autre inquiétude concerne les bénévoles. Il faut mobiliser entre 80 et 100 bénévoles par paroisse, ce qui peut paraître beaucoup. Mais l’expérience montre que les paroisses qui se sont lancées dans cette opération ont trouvé les bénévoles dont elles avaient besoin, souvent issus d’un public qu’elles touchaient peu jusque-là. Car l’investissement est très souple : concrètement, il faut cinq personnes par jour, pour l’accueil, la préparation du dîner et la nuit. Des gens à qui on ne demande pas de s’engager à venir tous les jours ou même toutes les semaines, mais quand ils veulent. Il ne faut aucune compétence parti- culière. Juste l’envie d’entrer en relation avec des personnes différentes, qu’elles soient issues de la rue ou bénévoles comme nous.

P. N.-D. : Et comment trouver les personnes accueillies ?

P. B. – Deux cas de figures : soit la paroisse est déjà investie dans des maraudes ou des accueils de jour et peut repérer des personnes pour qui ce passage par Hiver solidaire sera bénéfique ; soit la paroisse s’appuiera sur des associations, comme Aux captifs, la libération ou le Secours catholique, qui suivent des personnes de la rue sur le long terme. Hiver Solidaire, de son côté, collabore avec deux travailleurs sociaux, financés par la DRIHL (la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement), afin d’aider ceux qui sont hébergés à retrouver un logement. Mon souhait, maintenant, c’est que davantage de paroisses se mobilisent. Vingt-quatre paroisses ont accueilli 166 personnes. Imaginez ce que nous ferions avec cinquante paroisses !

Hiver solidaire en chiffres

 24 paroisses engagées durant l’hiver 2016/2017
 166 personnes de la rue accueillies
Parmi elles :
 47 ont trouvé un hébergement pérenne à la suite d’Hiver solidaire
 46 ont pu bénéficier d’un hébergement d’urgence
 33 n’avaient aucun suivi social et ont pu bénéficier d’un accompagnement (papiers, RSA, etc.)
P. N.-D. : Et comment trouver les personnes accueillies ?

Priscilia de Selve

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