La médaille miraculeuse, « un concentré de l’Évangile »

Paris Notre-Dame du 11 mai 2017

Mère Teresa ou le P. Maximilien Kolbe l’ont portée et distribuée avec foi et audace. Mais d’où vient la « médaille miraculeuse » ? Pour le troisième volet de notre série mariale, entretien avec le P. Guenolé Feugang, chapelain de la chapelle N.-D. de la Médaille miraculeuse (7e) où la Vierge Marie est apparue à sainte Catherine Labouré, en 1830.

Paris Notre-Dame – La « miraculeuse » est peut-être la plus connue des médailles. Mais quelle est son histoire ?

P. Guenolé Feugang de la Congrégation de la Mission, chapelain de la chapelle N.-D. de la Médaille miraculeuse.
© D. R.

P. Guénolé Feugang – Quel mystère, la puissance de cette médaille qui a essaimé dans le monde entier ! Même le président Barack Obama a confié qu’il en avait une dans sa poche… Mais qui la relie à la chapelle de la rue du Bac (7e) ? C’est pourtant là, entre juillet et décembre 1830, que la Vierge est apparue trois fois à la jeune novice Catherine Labouré, Fille de la charité. « Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces », supplie Marie. Les premières sont distribuées en 1832. Guérisons et conversions se multiplient, si bien que les Parisiens, éprouvés par le choléra, l’appellent la « médaille miraculeuse ».

P.N.-D. – Quel est son message ?

P.G.F. – L’infinie tendresse de Dieu manifestée en Marie. Quand, dans la chapelle, Catherine voit la Vierge assise sur le fauteuil du directeur, elle la rejoint d’un bond et appuie les mains sur ses genoux pour s’entretenir avec elle. Ce geste de filiation, d’écoute, d’intimité, Catherine l’a vécu pour nous. La médaille porte en elle cette proximité à laquelle nous sommes tous appelés.

P.N.-D. – Elle est aussi riche de symboles bibliques…

P.G.F. – C’est un véritable concentré de l’Évangile ! Côté face d’abord : la croix qui surmonte le M de Marie dit la centralité du Christ, l’unique Sauveur, et la participation de sa mère à son œuvre du salut. Ensuite, les deux cœurs – l’un couronné d’épines, l’autre, transpercé par le glaive (cf. Lc 2, 35) –, sont unis de l’Incarnation à la Passion et même jusqu’à la Pentecôte. Les douze étoiles – en référence aux douze Apôtres – qui entourent la Femme de l’Apocalypse (cf. Ap 12), rappellent les dimensions ecclésiale et missionnaire de la vocation de Marie. Et de la nôtre.

P.N.-D. – Et côté pile ?

P.G.F. – L’invocation « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous » est le résumé de l’Ave Maria. En 1854, la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception – qui obtiendra, en 1958, la ratification du Ciel avec les apparitions de Lourdes – viendra parachever ce message de la rue du Bac. L’Immaculée, debout sur un demi-globe terrestre, écrase la tête du serpent (cf. Gn 3, 1-19). À nous de la rejoindre dans ce combat contre Satan, déjà gagné par le Christ.

P.N.-D. – Pourquoi certains rayons qui jaillissent des mains de Marie ne brillent-ils pas ?

P.G.F. – Ce sont les grâces qui ne sont pas demandées. Porter la médaille ne suffit pas ! Elle n’est pas un talisman. Seule la foi sauve. Mais parce que l’homme est un être de chair et de sang, cet objet de piété, distribué et porté avec audace et confiance, peut être le point de départ d’une rencontre avec la Vierge et son Fils. Soyons donc des apôtres de la médaille miraculeuse !

Propos recueillis par Alexia Vidot

Saints parisiens

Focus