Mauricette régale les papilles dans sa paroisse

Paris Notre-Dame du 4 septembre 2014

Depuis quinze ans, Mauricette est la reine des fourneaux à la Ste-Trinité (9e). Le portrait de cette cuisinière ouvre, dans Paris Notre-Dame, une série sur les bénévoles, dont le rôle est souvent méconnu. Pourtant, sans eux, les paroisses ne pourraient fonctionner.

Dans la cuisine de la Ste-Trinité (9e), Mauricette mitonne, bénévolement, de bons petits plats pour les prêtres et les paroissiens.
© Céline Marcon

Plusieurs fois par semaine, un doux fumet s’échappe du presbytère de la Ste-Trinité (9e). Blanquette de veau, poule au riz ou encore lapin farci... Les plats de Mauricette fleurent bon les traditions d’antan. Cette retraitée de 80 ans s’attache à perpétuer les traditions françaises et travaille uniquement avec des produits frais. Il n’est pas question de lui parler de surgelé ! « Le Seigneur m’a donné le don du goût, la capacité de percevoir la saveur des aliments. C’est indispensable pour cuisiner », lance-t-elle avec un grand sourire. Avec son tablier rouge et ses cheveux courts, cette petite femme passionnée est généreuse autant derrière ses fourneaux que dans ses relations avec les autres. Depuis quinze ans, Mauricette met bénévolement ses talents au service de la Ste-Trinité.

Tout commence avec la vente de son restaurant situé rue Blanche (9e), après quarante-deux ans à la tête de ce lieu. Les prêtres de la Ste-Trinité, fidèles clients de sa table, sollicitent alors son aide pour la paroisse. Après un an de repos bien mérité, cette catholique pratiquante accepte : à la retraite, elle a désormais le temps de faire du bénévolat. Elle commence par une aide ponctuelle puis s’implique plus régulièrement. Aujourd’hui, elle concocte des déjeuners pour les sept prêtres et les quelques employés de la paroisse quatre jours par semaine.

Une pause où les prêtres se ressourcent

Dès 9 heures du matin, elle investit seule la grande cuisine aux carreaux verts et orange et sort marmites et casseroles.Elle s’occupe elle-même des courses, du ménage de la salle et du service. Les prêtres la rejoignent à 13h pour le repas. Pour ces hommes qui consacrent beaucoup de temps aux autres, c’est un moment privilégié. Une pause où ils se ressourcent parce qu’ils se sentent choyés. Car Mauricette s’occupe d’eux comme s’ils faisaient partie de sa propre famille. Son secret ? « L’important, c’est de vouloir faire plaisir aux autres et de faire des recettes qu’on aime soi-même. »

Cette cuisinière bénévole donne aussi de son temps pour des événements paroissiaux. Avec une équipe, elle a ainsi préparé plus de 300 dîners pour le réveillon de Noël pour les personnes en situation de précarité. « Mauricette apporte de la convivialité dans la paroisse. Lorsque nous mangeons bien, nous sommes plus détendus », remarque Laetitia Grenet, responsable de la communication de la Ste-Trinité. L’air de rien, la bonne cuisine est un moyen de rapprocher des convives, dans la bonne humeur.•
Céline Marcon

Et si c’était pour vous ?

Vous aimez faire la cuisine et vous avez un peu de temps ? Vos talents aux fourneaux peuvent s’avérer très utiles pour votre paroisse. Nul besoin d’avoir exercé dans la restauration, ce service ne nécessite pas de diplôme. Que ce soit pour des repas réguliers pour les prêtres, ou ponctuels pour des activités paroissiales, les besoins sont importants. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre paroisse. • C. M.

Bénévolat