Paul VI, Message à l’occasion de l’ouverture de la conférence des Nations-Unies sur l’environnement, Stockholm

1er juin 1972

« Régir la création signifie pour la race humaine non la détruire mais la parfaire ».

Ambivalence du progrès scientifique et technique, comme de la mondialisation, notamment du point de vue environnemental

L’annulation de la distance par le progrès des communications ; l’établissement de liens toujours plus étroits entre les peuples par le développement économique ; la sujétion croissante des forces de la nature à la Science et à la Technologie ; la multiplication des relations humaines par dessus les barrières des nationalités et des races sont autant de facteurs d’interdépendance pour le meilleur ou pour le pire, pour l’espérance de salut ou le risque de désastre. Un abus, une détérioration provoqués en un point du monde ont leur retentissement en d’autres lieux et peuvent altérer la qualité de vie des autres, souvent à leur insu et sans leur faute. L’homme sait désormais avec certitude que le progrès scientifique et technique, malgré ses aspects prometteurs pour la promotion de tous les peuples, porte en soi, comme toute œuvre humaine, sa forte charge d’ambivalence, pour le bien et pour le mal.

Le milieu ambiant n’est la propriété de personne mais le patrimoine de toute l’humanité

« Tout ce que Dieu a crée est bon » écrit l’Apôtre saint Paul (1 Tm 4,4), faisant écho au texte de la Genèse relatant la complaisance de Dieu en chacune de ses œuvres. Régir la création signifie pour la race humaine non la détruire mais la parfaire ; non transformer le monde en un chaos inhabitable mais en une demeure belle et ordonnée dans le respect de toute chose. Aussi bien, nul ne peut s’approprier de façon absolue et égoïste le milieu ambiant qui n’est pas une res nullius, la propriété de personne, mais la res omnium, un patrimoine de l’humanité, de telle sorte que les possédants - privés ou publics - doivent en régler l’usage pour le bénéfice bien compris de tous : l’homme est bien la première et la plus vraie richesse de la terre.

Solidarité de l’humanité et de la biosphère qui partagent un avenir temporel commun

Aujourd’hui émerge la conscience de ce que l’homme et son environnement sont plus que jamais inséparables : le milieu conditionne essentiellement la vie et le développement de l’homme ; celui-ci, à son tour, perfectionne et ennoblit son milieu par sa présence, son travail, sa contemplation. Mais la capacité créatrice humaine ne portera de fruits vrais et durables que dans la mesure où l’homme respectera les lois qui régissent l’élan vital et la capacité de régénération de la nature : l’un et l’autre sont donc solidaires et partagent un avenir temporel commun. Aussi l’humanité est-elle alertée d’avoir à substituer à la poussée, trop souvent aveugle et brutale, d’un progrès matériel laissé à son seul dynamisme, le respect de la biosphère dans une vision globale de son domaine, devenu “une seule Terre”

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Écologie : notre responsabilité commune envers l’humanité

Le Vatican et l’écologie