Qu’attendre de la 8e Rencontre mondiale des familles ?

Paris Notre-Dame du 4 juin 2015

Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie
© Sarah Webb/Catholicphilly.com

P. N.-D. – La 8e Rencontre mondiale des familles aura lieu en présence du pape, du 22 au 27 septembre, à Philadelphie. Que représente cet événement pour l’Église ?

Mgr Charles Chaput – La venue d’un pape suscite toujours l’enthousiasme, et le pape François est très apprécié chez nous. Sa simplicité, son humilité, sa joie font qu’on l’écoute. Sa présence rappellera aussi la dimension universelle de l’Église. Comme les citoyens de tous les pays, mais peut-être plus que d’autres, les Américains tendent à voir le monde avec les œillères de leur propre culture. Nous nous focalisons sur les soucis immédiats. Accueillir l’évêque de Rome nous engage à élargir notre regard, à nous reconnaître d’abord catholiques, car l’identité reçue à notre baptême est plus profonde que celle d’un passeport. Les civilisations meurent, mais la Parole de Dieu ne vieillit pas. Jusqu’au retour de Jésus, l’Église est notre vraie maison en ce monde, notre mère, notre éducatrice et notre famille. C’est ce que manifeste un rassemblement planétaire comme cette « Rencontre mondiale des familles ».

P. N.-D. – Quel impact attendez-vous de cet événement pour votre diocèse et, plus largement, pour les États-Unis ?

Mgr C. C. – Philadelphie est le berceau des États-Unis. C’est ici qu’ont été adoptées la Déclaration d’indépendance et la Constitution. La ville a été la première capitale, avant Washington. Il y a aussi une grande tradition de services sociaux rendus par l’Église : deux de nos plus grands saints, John Neumann et Katharine Drexel ont œuvré ici, et c’est ici aussi qu’a pris forme chez nous l’enseignement catholique. Mais c’est ici aussi que l’Église a affronté, au XIXe siècle, la pire hostilité aux catholiques et aux immigrants. Philadelphie est donc au coeur du catholicisme américain. Malheureusement, il y a quelques années, les catholiques du diocèse ont été durement éprouvés par des affaires de pédophilie dans le clergé, des procès et des problèmes avec le fisc, qui ont ébranlé leur confiance. Philadelphie est donc un symbole à la fois de l’enracinement de l’Église aux États-Unis et des défis qu’elle doit relever. Je vois cette rencontre des familles comme une grâce et l’opportunité d’un renouveau, non seulement ici, mais aussi dans tout le pays.

P. N.-D. – Ce rassemblement précédera de peu la 2e session du Synode sur la famille. Quel lien établir entre les deux ?

Mgr C. C. – Il n’y a pas de lien direct. Les deux événements ont été prévus de façon indépendante, leur succession est fortuite. Mais, bien sûr, le mariage et la famille sont des thèmes communs à la Rencontre mondiale et au Synode. Les idées qui s’exprimeront à Philadelphie seront forcément prises en compte par les évêques qui iront à Rome pour le Synode. Nous n’épargnons aucun effort pour que le rassemblement de Philadelphie reflète la joie, la noblesse et la vérité de ce qu’enseigne l’Église sur le mariage et la famille. S’il nous est donné d’atteindre ce but, le Synode en retiendra le meilleur dans ses propres travaux. • Propos recueillis par Francis X. Maier

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