Série de Carême sur l’homme et la création : La transmission aux futures générations (4/5)

Dans sa lettre “La joie du partage”, le cardinal André Vingt-Trois invite chacun à « prendre sa part de cette responsabilité éducative, quels que soient sa situation de famille ou son âge.

Ce « partage avec les nouvelles générations » est aussi une invitation à leur confier, en bon gestionnaire, la création que nous avons reçue. Ce 4e volet de la série sur l’écologie et la place de l’homme dans la création invite à méditer et à agir avec les plus jeunes.

Textes du magistère

Saint Jean-Paul II rappelait en 1990 que l’Église et les familles ont un devoir d’éduquer les jeunes au respect de la création.
« L’éducation à la responsabilité écologique est nécessaire et urgente : responsabilité envers soi-même, responsabilité à l’égard des autres, responsabilité à l’égard de l’environnement. C’est une éducation qui ne peut être fondée simplement sur l’affectivité ou sur des velléités mal définies. Son objectif ne peut être ni idéologique ni politique, et sa conception ne peut s’appuyer sur le refus du monde moderne ou le désir vague d’un retour au “paradis perdu”. La véritable éducation à la responsabilité suppose une conversion authentique dans la façon de penser et dans le comportement. Dans ce domaine, les Églises et les autres institutions religieuses, les Organisations gouvernementales et non gouvernementales, et aussi toutes les composantes de la société ont un rôle précis à remplir. Toutefois, la première éducatrice demeure la famille, dans laquelle l’enfant apprend à respecter son prochain et à aimer la nature. [Par ailleurs,] il ne faut pas négliger la relation qui existe entre une formation esthétique appropriée et la préservation de l’environnement. »
Saint Jean-Paul II, Message pour la célébration de la journée mondiale de la paix, 1er janvier 1990, n. 13

L’éducation à la responsabilité écologique comporte de nombreuses dimensions et ne peut être fructueuse que si elle touche toutes les composantes de l’homme.
« Si le droit à la vie et à la mort naturelle n’est pas respecté, si la conception, la gestation et la naissance de l’homme sont rendues artificielles, si des embryons humains sont sacrifiés pour la recherche, la conscience commune finit par perdre le concept d’écologie humaine et, avec lui, celui d’écologie environnementale. Exiger des nouvelles générations le respect du milieu naturel devient une contradiction, quand l’éducation et les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes. Le livre de la nature est unique et indivisible, qu’il s’agisse de l’environnement comme de la vie, de la sexualité, du mariage, de la famille, des relations sociales, en un mot du développement humain intégral. »
Benoît XVI, Encyclique Caritas in veritate, n. 51

Dans son message pour le Carême de 1994, saint Jean-Paul II rappelait que la famille est le premier lieu d’apprentissage de la solidarité et de la construction de la personne.
« En apprenant à partager et à donner, on découvre la joie immense que procure la communion des biens. Les parents auront soin, avec délicatesse, d’éveiller chez leurs enfants, par leur exemple et leur enseignement, le sens de la solidarité. Dès l’enfance, chacun est aussi appelé à faire l’expérience de la privation et du jeûne afin de forger son caractère et de maîtriser ses instincts, en particulier celui de la possession pour soi seul. Ce qui s’apprend dans la vie familiale demeure présent tout au long de l’existence.
Saint Jean-Paul II, Message pour le Carême 1994, n. 2

Dans la Bible

Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture. À tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour.
Gn 1, 26-31

Pistes pour agir

Prendre du temps pour regarder la création que Dieu nous a confié nous permet d’acquérir une attitude juste face à ses merveilles. C’est dans cette attitude que nous sommes invités à éduquer les jeunes générations à l’émerveillement face à la nature.

L’émerveillement nous permet de prendre conscience du don fragile que Dieu a fait à l’homme dans la création. Respecter cet environnement, c’est respecter la vie en nous-même et dans les autres. Pour transmettre ce respect, il est nécessaire d’être cohérent entre nos paroles et nos actes. Cela nous permet d’apprendre aux plus jeunes à respecter le cadre naturel qui les entoure.

Notre mode de vie a une influence sur les générations futures. Certaines ressources sont renouvelables, d’autres ne le sont pas. Dans le récit de la Genèse, Dieu donne à l’homme d’être : « le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. ». Il l’invite à être un bon gestionnaire, quelqu’un qui sait ne pas gaspiller les ressources et qui transmet, aux générations futures, le bien qu’il lui a été confié.

Écologie : notre responsabilité commune envers l’humanité