Servir et honorer les plus fragiles

Paris Notre-Dame du 30 mars 2017

Depuis 1925, l’Association des brancardiers et infirmières de l’Île-de-France (ABIIF), sous la direction du diocèse de Paris, organise un pèlerinage à Lourdes (Hautes-Pyrénées) pour les personnes malades ou handicapées. Son aumônier, le P. Denis Branchu, nous présente cette expérience qui met les plus fragiles à la première place.

Paris Notre-Dame - Pouvez-vous nous présenter ce pèlerinage annuel de l’ABIIF ?

P. Denis Branchu, curé de St-Augustin (8e) et aumônier de l’ABIIF.
© Pierre-Louis Lensel

P. Denis Branchu - L’ABIIF a pour vocation de permettre aux personnes malades ou handicapées de bénéficier de la grâce de Lourdes. Au départ du voyage, à la gare de Montparnasse, plus de 800 pèlerins de tous âges monteront dans le train : les personnes malades ou handicapées seront accompagnées par des hospitaliers bénévoles, dont des médecins, des infirmières diplômées d’État et des prêtres. Nous allons constituer quatorze petits groupes afin de favoriser des échanges plus fructueux. Cette année, le pèlerinage sera présidé par Mgr Benoist de Sinety, vicaire général du diocèse. Il aura lieu du dimanche 2 au vendredi 7 avril autour du thème : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles » (Lc 1, 49). Nos journées seront rythmées par les grandes célébrations des sanctuaires de Lourdes, les temps de prière à la grotte, et les moments d’échanges. Les participants auront aussi la possibilité de se baigner dans les piscines de Lourdes, de recevoir le sacrement de réconciliation et le sacrement des malades, et de vivre le chemin de croix.

P. N.-D. - Vous participez à ce pèlerinage depuis trente-cinq ans. Que retenez-vous de cette expérience ?

P. D. B. - J’ai l’impression que le monde retourne à l’endroit pendant ce pèlerinage. Alors que nous vivons dans une société régie par la loi de la jungle et du plus fort, à Lourdes, au contraire, tout est fait pour que les plus fragiles soient servis et honorés. Là-bas, les malades sont chez eux. C’est un lieu où les relations entre les hommes gagnent en simplicité. Tout ce qui est artificiel s’estompe devant la tendresse de la Vierge Marie et la franchise de sainte Bernadette. Lourdes est un lieu de rencontre entre des personnes très diverses. Chaque pèlerin y partage ses drames et ses joies sans fausse pudeur et sans ostentation. La matrice de toutes ces rencontres, c’est celle entre la Vierge Marie et sainte Bernadette, vécue dans la confiance et la bienveillance.

P. N.-D. - En dehors de l’organisation du pèlerinage, quel est le rôle de l’ABIIF ?

P. D. B. - Notre association se met avant tout au service des personnes malades ou handicapées. Nous organisons des rencontres spécifiques pour elles au cours de l’année. Nous proposons aussi des temps de prière et de formation pour les hospitaliers, dont un rendez-vous mensuel, le premier lundi de chaque mois, à St-Ferdinand des Ternes (17e). En outre, au retour du pèlerinage, certains hospitaliers ont besoin d’un accompagnement individuel. Ceux qui découvrent pour la première fois le monde du handicap et de la maladie ont en particulier besoin de parler de ce qu’ils ont vécu. Par ailleurs, après le pèlerinage, certaines personnes continuent à entretenir des liens d’amitié et à se rendre visite. L’ABIIF permet à des personnes très différentes d’apprendre à découvrir l’autre et à s’émerveiller de ce que vit l’autre.

Infos
abiif.com
01 40 50 92 01

Propos recueillis par Céline Marcon

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