« Christ est Vivant » : une expérience de foi inédite

Paris Notre-Dame du 25 février 2010

Depuis sept ans, le groupe de prière catholique charismatique
« Christ est Vivant » se rassemble tous les quinze jours le samedi, à Ste-Jeanne d’Arc (18e). Paris Notre-Dame a suivi une assemblée de prière, à laquelle mille personnes, parmi lesquelles beaucoup d’Antillais, assistaient.

Lors des temps de louange, les participants à l’assemblée invoquent l’Esprit Saint, accompagnant leur prière par des gestes, comme celui d’ouvrir grandes leurs mains. Photo A. Rollier.

Samedi, 14h45. A la sortie du métro Marx Dormoy, dans le 18e, quelques retardataires se disent bonjour, pressant le pas vers Ste-Jeanne d’Arc. L’église moderne, toute proche de la station, est déjà pleine. Jeunes et moins jeunes, mamans avec enfants, hommes mûrs de toutes les couleurs, ils sont agenouillés, priant avec ferveur, encouragés par une voix masculine. « Seigneur, viens nous renouveler. Purifie-nous, Seigneur. Libère-nous, délivre-nous ! » Un homme de couleur, avoisinant les soixante-dix ans, invoque ainsi Jésus et guide les fidèles venus prier. Il s’agit d’Ernest Marcelin, Martiniquais arrivé en France il y a de nombreuses années, qui a fondé le groupe de prière du renouveau charismatique « Christ est Vivant  ».

Demander pardon

Soutenu par une chorale et un « noyau » de personnes animant l’assemblée depuis le podium où se trouve l’autel, le berger interpelle les fidèles venus en nombre l’écouter. Après une première démarche de pardon, de réconciliation, soutenue par le chant
« Puisque tu fais miséricorde », emprunté au carnet « Il est vivant  ! » de la communauté de l’Emmanuel, la louange éclate. Guitares et piano jouent alors à tue-tête, les fidèles levant les mains au ciel et balançant leur corps dans un mouvement harmonieux accompagnant la musique. L’Esprit Saint est largement invoqué…

Renouveler ses pensées

Pendant plusieurs heures, chants et prières, invocations du berger, paroles des personnes l’entourant, témoignages de gens transformés et touchés par leur participation au groupe de prière, vont alterner. Parmi les moments forts, celui de la prédication d’Ernest Marcelin, invitant les fidèles à renouveler leur pensée. S’appuyant sur l’Écriture, et notamment sur les paroles de l’apôtre Paul – « Ne vous laissez pas façonner par ce monde, quand c’est le renouveau intérieur qui doit vous transformer » (Rm 12, 2) – il les incite à « faire le ménage » dans leurs pensées. Actualisant son discours, selon un mode très évangélique, il mentionne des statistiques « effarantes » manifestant que trop de personnes en France croient en la réincarnation, pratiquent l’IVG ou encore tentent de se suicider.

« Cessez de penser négativement ! Renouvelez vos pensées en écoutant la Parole de Dieu », lance-t-il avec véhémence. S’ensuivent des paroles de connaissance et des prophéties : pour des personnes de l’assemblée souffrant du cancer, de stérilité, ou se croyant maudites à cause des pratiques occultes de leurs parents. « Notre Dieu est un Dieu vivant, qui guérit ! », affirme avec force le « maître spirituel ».

Repartir pacifié

C’est dans l’action de grâce, puis dans l’échange informel à la sortie de l’église, que se terminera l’après-midi. Ce que les participants – essentiellement des Antillais, mais aussi des Africains, des Portugais, et quelques « métropolitains » – venus de toute la banlieue, mais aussi de province, sont venus chercher là ? « La force et la puissance de la prière, qui me renouvelle », répond Jean, 70 ans, venu de Normandie. « Le Seigneur m’a appelé à travers mon épouse. Depuis que je viens ici, je suis plus calme, je ne réagis plus au quart de tour, je réfléchis avant  », explique pour sa part Géry, 59 ans, venu de Fresnes (Val de Marne). « Ici, on se sent bien, on est à l’aise », ajoute Annette, Guadeloupéenne de 46 ans, vivant à Montreuil. Dans tous les cas, le virus « Christ est Vivant » s’est attrapé facilement. Marinelle, âgée de 24 ans, est venue pour la première fois. « Cela m’a beaucoup plu, j’ai été touchée par les paroles et par les chants. Je pense que je reviendrai », affirme-t-elle, un large sourire aux lèvres. • Ariane Rollier

Retrouvez des informations sur les différents groupes
de prière présents dans le diocèse de Paris

3 questions à Ernest Marcelin
69 ans, berger du groupe de prière « Christ est Vivant »

P. N.-D. : Comment avez-vous eu l’intuition de ce groupe ?

Ernest Marcelin – J’ai fondé « Christ est Vivant » il y a une vingtaine d’années. A ce moment-là, j’étais responsable d’une entreprise d’édition de magazines, qui connaissait de graves difficultés financières. Un jour, une cousine, une catholique très fervente, est venue me voir. Je lui ai confié mes problèmes ; elle m’a demandé d’accepter qu’elle prie pour moi. Après avoir résisté un moment, j’ai fini par dire oui. C’est alors que le Seigneur m’a touché : il a parlé à mon cœur et m’a appelé à son service. C’est ainsi qu’est né mon désir de fonder notre groupe charismatique. Avant de le lancer, j’ai fréquenté pendant un temps d’autres groupes de prière. Et j’ai pris le temps de réfléchir.

Quelles en sont les caractéristiques… ?

E. M. – J’avais observé que dans nombre de groupes charismatiques catholiques et évangéliques, la guérison tenait une place importante, au détriment de l’enseignement. J’ai donc souhaité que « Christ est Vivant » soit avant tout un groupe de prière en vue de la conversion, qui aide les gens à prier avec la Parole. Aussi, lors de chaque assemblée, la Parole de Dieu est annoncée et enseignée. A titre personnel, grâce au soutien du diocèse, j’ai suivi pendant deux ans une formation à l’Ecole Cathédrale pour être mieux à même d’enseigner. Par ailleurs, j’ai toujours eu à cœur le fait que nous ne nous substituions pas à la paroisse. Au contraire : notre but est d’inciter nos frères et sœurs à servir dans leur propre paroisse. Nos assemblées ont lieu le samedi, à Paris, dans une église qui nous est prêtée quelques heures par la communauté du Chemin neuf.

… et les principes de fonctionnement ?

E. M. – Au départ, nous étions une quinzaine. Aujourd’hui, il y a 900 à mille participants. Nous sommes montés jusqu’à 1200 à la Pentecôte l’an dernier. Un noyau d’une vingtaine de personnes – qui ont reçu des charismes du Seigneur et qui se sont formées – anime l’assemblée que je guide. Celle-ci se déroule en six temps : louange, demande de pardon, témoignages, annonce de la Parole, paroles d’intercession et action de grâce. Nous avons une messe par mois, certaines fois présidée par un évêque auxiliaire du diocèse. Les enfants des participants ont pendant ce temps-là des activités ludiques autour de la Parole de Dieu. En plus des assemblées de prière à Ste-Jeanne d’Arc, nous assurons une permanence en semaine dans une église du 20e pour prier et pour écouter les personnes en difficulté. C’est exclusivement le produit de la quête de chaque assemblée qui nous permet d’assumer les frais de fonctionnement du groupe (loyers versés aux deux églises, sono, photocopies, etc.). • Propos recueillis par Ariane Rollier

Basilique Ste-Jeanne d’Arc – 18 rue la Chapelle (18e) – Métro : Marx Dormoy

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