Zoom sur les aumôneries de l’enseignement public

Paris Notre-Dame du 17 juin 2010

P.N.-D. – Pourquoi le diocèse déploie-t-il beaucoup de moyens pour les jeunes en aumônerie qui sont peu nombreux ? Est-ce une priorité ?

Béatrice Michaud, coordinatrice des aumôneries de l’Enseignement public

Béatrice Michaud - Il faut savoir que 5% des collégiens et des lycéens des établissements publics fréquentent une aumônerie. On sait par ailleurs que 4,5% des Français sont catholiques pratiquants. Sur ce faible pourcentage, combien d’adolescents sont présents le dimanche à la messe ? C’est là tout l’enjeu de l’Église de Paris aujourd’hui : amener ces jeunes qui ont encore – à travers les aumôneries – un lien à l’Église vers la vie sacramentelle et l’Eucharistie dominicale. Le diocèse consacre donc une partie de son budget au financement des salaires des responsables laïcs. Sur une soixantaine de responsables, une dizaine sont bénévoles. Pour s’occuper des 4 900 jeunes inscrits, on peut heureusement compter également sur la présence d’environ 650 animateurs bénévoles.

P. N.-D. – Aujourd’hui, que fait-on dans les aumôneries d’Enseignement public à Paris ?

B. M. - Les aumôneries sont des lieux de vie, d’accueil et d’écoute pour les jeunes qui viennent. Elles sont bien sûr des lieux de catéchèse et des « écoles » de vie sacramentelle. Leur projet principal est de les emmener et les conduire à la découverte et à l’attachement au Christ. Il y a, dans le programme hebdomadaire des aumôneries, toujours un peu plus d’une heure consacrée à la prière puis à la catéchèse. Il y a aussi des temps plus privilégiés de sorties, des week-ends de retraite et des grands moments comme les camps de ski ou de théâtre. Les aumôneries drainent aussi un « deuxième cercle », celui des parents pour lesquels la porte d’entrée de l’aumônerie est peut-être moins intimidante à pousser que le grand portail d’une église. Ce sont aussi des lieux de collaboration réelle puisqu’elles sont sous la responsabilité à la fois d’un laïc et d’un prêtre.

P. N.-D. – Où en est le projet de l’archevêque d’associer les aumôneries aux paroisses ?

B. M. - En fait, les lieux d’ aumônerie sont à 80% situés dans des locaux paroissiaux. Et s’il y eut un temps où les aumôneries fonctionnaient de manière plus autonome, elles se sont – depuis une dizaine d’années environ – de plus en plus associées à la vie des paroisses. C’est bien tout le travail d’un aîné dans la foi que d’amener les plus jeunes à trouver leur place dans la première communauté qu’est une paroisse. Certaines équipes de jeunes sont sollicitées pour animer les messes paroissiales, le samedi ou le dimanche soir. Par ailleurs, les événements diocésains qui rassemblent les jeunes – le rassemblement des 6e, le pèlerinage des 5e à Lisieux, le Frat de Jambville pour les 4e et 3e, et le Frat de Lourdes pour les lycéens – sont aussi ouverts aux jeunes des établissements privés. En réalité, les aumôneries deviennent de plus en plus des lieux ouverts où se mélangent des jeunes du public et des jeunes du privé. C’est particulièrement le cas à St-François de Sales (17e) et à St-Ferdinand des Ternes (17e), où la fréquentation est partagée de façon équilibrée. • Propos recueillis par Ariane Rollier

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