Interview de Mgr André Vingt-Trois par “C’est aussi l’info”

Mgr André Vingt-Trois était dimanche 21 octobre l’invité de C’est aussi de l’info, une émission coproduite par Le Jour du Seigneur et La Croix. Il est l’un des vingt-trois nouveaux cardinaux nommés mercredi par Benoît XVI.

« Être Cardinal m’associe plus directement à la mission du Pape »

Votre nomination était-elle vraiment une surprise pour vous ?

Mgr André Vingt-Trois : C’est toujours une surprise même si ça n’était pas vraiment improbable. Mais comme dit l’Évangile, je ne connaissais ni le jour ni l’heure : cela aurait pu être dans deux ans, trois ou cinq ans.

Vous êtes déjà archevêque. Qu’est-ce que cette nomination va changer ?

Le fait d’être cardinal m’associe plus directement à la mission du pape, avec les autres cardinaux. En particulier par la participation aux réunions des services romains qui assistent le pape dans son ministère : ce que l’on appelle les congrégations.

Vous entrez dans une sorte de « club » : 120 cardinaux choisis parmi 4 500 évêques. N’y a-t-il pas une tentation de fierté ?

Peut-être, mais plus pour le diocèse de Paris. Pour moi personnellement, cela ne provoque pas d’exaltation exceptionnelle. Je suis heureux de la confiance que le pape me manifeste mais je ne vis pas cela comme une promotion personnelle.

Vendredi soir, à Notre-Dame de Paris, vous avez rendu hommage à votre prédécesseur, le cardinal Lustiger. Quelle leçon retirez-vous de lui pour votre futur métier de cardinal ?

La première, certainement, c’est son engagement au service de l’Église et sa disponibilité aux initiatives et projets du pape. Je l’ai bien connu, le temps de son ministère à Paris comme archevêque et comme cardinal, et vraiment je peux dire que c’était une de ses priorités.

Vous devenez aussi, de fait, un des conseillers du pape. Quel est selon vous l’axe prioritaire que l’Église doit suivre ?

Le plus important aujourd’hui, du point de vue où je suis, c’est-à-dire de Paris et de la France, c’est que les chrétiens dans leur ensemble soient vraiment des témoins d’une espérance. Pour beaucoup, l’avenir est imprécis, indécis et peut-être menaçant. Le témoignage de la confiance, de la sérénité et de la proximité, de la présence auprès des hommes et des femmes qui affrontent cette difficulté est primordial.

Vous venez de publier deux livres : Croire, espérer, aimer aux Presses de la Renaissance et puis Les Signes que Dieu nous donne avec l’École Cathédrale chez « Paroles et Silence », sans langue de bois. En temps que cardinal, allez-vous modérer ce ton ou continuer à donner de la voix ?

Je continuerai à essayer d’être moi-même, d’accueillir les réflexions qui me viennent de toutes parts, de me faire mon opinion et de la dire quand je pense que c’est utile et que les circonstances s’y prêtent. Et de la dire de manière intelligible, de façon que mes auditeurs n’aient pas l’impression que j’essaie de faire passer un message sans le dire.

Recueilli par Jean-Marie GUENOIS.

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