« Prendre Dieu avec soi… »

Paris Notre-Dame du 22 décembre 2005

Quand l’enfant se fait attendre, la foi du couple peut être mise à l’épreuve… Le regard de Dominique d’Arras, diacre permanent (…).

(…)

Celles et ceux pour qui la fécondité naturelle n’est pas possible et qui ont pris, en conscience, la responsabilité d’accueillir un enfant, vont devoir attendre plusieurs mois, voire années, avec patience, dans l’espérance d’un jour merveilleux où un enfant leur sera confié.

Cet enfant attendu, où à défaut d’une maternité charnelle, le désir d’exercer une parentalité reconnue est aussi fort que celui de « la biche qui languit après l’eau vive » (Ps 42), sera l’aboutissement d’un parcours éprouvant, aux étapes obligatoires, sans certitude sur l’épilogue souhaité.

Aussi, pour aider à tenir ferme pendant ce temps qui est très long, qui semble trop long, il est possible de faire un chemin spirituel en se posant cette question à propos de la finalité de la démarche : et Dieu dans tout ça ? Accepter d’y répondre positivement, c’est se laisser guider et accompagner, c’est en appeler au Seigneur pour que cet enfant vienne, c’est se préparer à l’accueillir, c’est avoir foi en cette espérance d’amour qui apportera la joie. Mais parallèlement, avons-nous déjà pensé que Dieu, créateur par pur amour gratuit de chacun d’entre nous, est également en attente de notre venue à Lui ?

Quels que soient son degré de foi et sa pratique sacramentelle, l’homme est pécheur, en perpétuel chemin de conversion, puisque s’il le désire en vérité, le salut lui est donné par l’Enfant Jésus de la crèche, à Bethléem, devenu le Christ mort et ressuscité pour toute l’humanité. Et depuis plus de vingt siècles, le Seigneur Dieu attend que cette humanité vienne à Lui. Se savoir attendu par Dieu, c’est voir sa vie de tous les jours se transformer en actes joyeux, par amour.

C’est pourquoi, lorsque l’enfant tarde, il faut mettre à profit ce délai pour se ressourcer, se rapprocher du Christ, être en pleine communion avec Lui (réconciliation, eucharistie), et faire Eglise puisque nous sommes son corps qui est source de toutes les fécondités, celles qui dépassent les vues humaines et conduisent au bonheur promis. On dit que la patience a des limites. Mais pouvoir accepter que le désir formulé puisse ne pas devenir réalité et reconnaître que les décisions finales ne dépendent pas uniquement des demandeurs, c’est décider de prendre Dieu avec soi pour Le prier et Lui rendre grâce, c’est décider de se nourrir de sa Parole (relire les textes proposés pour les quatre dimanches de l’Avent).

Alors, les limites vont s’estomper et ouvrir sur une immensité propice à la méditation, pour s’abandonner au Père - puisque le baptême fait de chacun de nous des enfants adoptifs - et redire en toute confiance avec Marie : « Que Ta volonté soit faite ».

Article de Paris Notre-Dame – 22 décembre 2005

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