Intervention du cardinal André Vingt-Trois lors du rassemblement sur le Parvis de Notre-Dame de Paris pour Ingrid Bétancourt

22 décembre 2007

Chers amis,

Au moment où nous nous apprêtons à célébrer Noël, alors que beaucoup d’entre nous sont pris dans les préparatifs des réunions familiales, vous voulez consacrer un peu de temps pour tourner ensemble votre pensée vers Ingrid Bétancourt et, pour certains, unir leur prière à la sienne. Avec vous, par ce message, je voudrais exprimer mon union de cœur à notre compatriote qui est devenue en quelque sorte notre amie à tous, tant l’épreuve qu’elle vit et que vivent ceux qui partagent un sort semblable au sien, est terrible, et ma sympathie à ses enfants dont la ténacité et l’espérance font notre admiration. A travers Mme Bétancourt et les siens, nous ouvrons les yeux sur tous ceux qui subissent violence et nous ne les oublions pas, au milieu même de nos réjouissances.

En tant que président de la conférence des évêques de France, j’ai adressé hier une lettre au Président de la conférence des évêques de Colombie. Je l’assure, au nom de tous les évêques de France, de notre communion dans la prière aux efforts que fait l’Église de Colombie pour favoriser une négociation et une solution pacifique. Dans le contexte difficile de ce pays et d’un certain nombre de pays d’Amérique latine, le sens de la justice, le respect des personnes, le désir de la paix doivent guider les actes et inspirer les décisions courageuses qui s’imposent.

En ce temps de Noël, j’invite tous les catholiques de France à prier avec ferveur ainsi que le Pape Benoît XVI a dit le faire lui-même pour que Dieu fortifie l’espérance de ceux qui sont retenus comme otages et puisse toucher les cœurs de ceux qui les retiennent de force. Puisse la célébration de la venue du Sauveur dans la simplicité de la crèche inspirer à toutes les parties l’audace des gestes que réclame la justice et fortifier ceux que le désespoir menace parfois.

Votre rassemblement de ce soir, devant la façade de Notre-Dame, que vous soyez croyants ou non, est certainement un encouragement important pour les proches d’Ingrid Bétancourt. Des annonces ont été faites qui donnent espoir, mais le chemin peut être long encore. Les lumières que vous portez percent la nuit ; elles symbolisent l’espoir que rien ne peut abattre ; elles symbolisent aussi la foi d’Ingrid Bétancourt et l’espérance qu’elle donne, plus forte que la dureté des cœurs et la mort. Que la joie de nous retrouver nombreux ce soir permette à chacun de vivre Noël tourné vers la lumière qui vient.

+ André cardinal Vingt-Trois
Archevêque de Paris
Président de la Conférence des Évêques de France

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