Bilan Festival de la rue 2008 : forte mobilisation pour une rencontre réussie

8e Festival de la rue : forte mobilisation pour une rencontre réussie

Ce week-end s’est déroulée la 8e édition du Festival de la rue sur le Parvis de la Cathédrale Notre-Dame. Plusieurs dizaines de personnes en situation de précarité ou de prostitution ont exposé leurs œuvres et sont montés sur scène dans une atmosphère accueillante, chaleureuse et festive dans des salles combles.
Durant le vernissage privé, samedi soir, Mme Christine Boutin, Ministre du logement, de la ville et de l’exclusion s’est adressée aux personnes de la rue et aux associations en rappelant que « la valeur d’une société se jauge à l’attention qu’elle porte aux plus fragiles », avant de passer du temps avec chacun devant les œuvres.
Mme Olga Trostiansky, représentant le Maire de Paris Bertrand Delanoë, a souligné la priorité des questions du logement pour la Ville de Paris.
Monseigneur Chauvet, représentant le Cardinal André Vingt-Trois a quant à lui rappeler que « « l’art permet à tout homme, l’artiste comme celui qui écoute et regarde, de se mettre ou se remettre debout ».
Jean-Guilhem Xerri, président de Aux captifs la libération, a quant à lui parlé du Festival, comme d’ « une occasion pour les personnes que nous accompagnons de se révéler autrement que dans les clichés habituels ». Avant d’affirmer que « ce qui est en jeu ici est la participation des plus pauvres à la vie sociale et citoyenne, et plus profondément la mise en œuvre de leur capacité à donner » à travers cette rencontre avec les parisiens.

Daniel et Philippe, deux personnes de la rue, ont alors déclaré le Festival de la rue ouvert.
La pièce Antigone à New York a remporté un franc succès avec 200 spectateurs dont ¼ de personnes de la rue qui ont souligné la véracité des propos tenus.
Dimanche, le flux était continu dans les 500 m2 du chapiteau, tant dans l’espace exposition que dans l’espace conférence et concert.
Le point remarquable fut la mobilisation et l’engagement des personnes de la rue : présents et à disposition des visiteurs, ils ont expliqué leurs œuvres et témoigné en vérité de leurs vies. 3 personnes de la rue ont témoigné publiquement durant les tables rondes de leur douloureuse expérience dans une grande dignité. Ils étaient enfin présents pour la mise en place et le démontage pratique du Festival de la rue.
Le Festival de la rue a pour objectif de donner un espace d’expression artistique à ceux que la société appelle « exclus » et de porter cette parole auprès du grand public pour qu’elle soit entendue, afin de leur redonner visage et corps, présence et place. Dans un format original, il vise à interpeller sur la réalité de l’exclusion sociale et à changer le regard porté sur les personnes de la rue.

Tables rondes : ce qui s’est dit

Retrouver un logement après la rue : « On passe du statut de SDF à celui de travailleur pauvre. »
L’accès au logement reste très difficile ce qui présente des conséquences graves sur les personnes : le temps de reconstruction est aussi long que le traumatisme vécu dans la rue, tant au niveau personnel et administratif que social. Bernard Devert a proposé un changement de mode de financement du logement social en évoquant une épargne solidaire et un accompagnement. Jean-Guilhem Xerri a confirmé l’insuffisance du développement des moyens financiers sans ressources humaines. « Il n’y a pas de toit sans toi »

Pauvreté & spiritualité : « Les pauvres nous ouvrent à l’autre »
Philippe, malgré son état de SDF, a témoigné de l’importance de vivre sa foi avec et dans l’Eglise, ce qu’il a vécu en partant à Lourdes en tant que brancardier. Philippe de Lachapelle et le P. Patrick Sempère ont rappelé que la confusion des types de pauvreté (matérielle, intellectuelle ou spirituelle) était souvent source de rejet de la personne dans son ensemble. Or la dimension spirituelle peut et doit être vécue quelque soit l’état de la personne. Aujourd’hui encore une conversion reste à faire dans ce domaine.

La fin de vie dans la rue : « Les gens de la rue meurent de traumatisme, pas de maladie »
Les personnes de la rue n’accèdent pas aux soins hospitaliers parce qu’ils ont besoin d’une attention fondamentale que n’offre pas le médecin. Celui-ci soigne la maladie, pas le malade. Les soins palliatifs agissent à l’inverse. C’est pourquoi, selon Florence Brisset, il faut s’inspirer de cette méthode et à partir de là inventer de nouvelles formes de soin. Cécile Rocca a rappelé que la manière dont on traite les morts de la rue est significatif de la manière dont on traite les vivants. Marcel, un ancien de la rue a simplement constaté que les gens de la rue meurent parce qu’ils ont perdu tout espoir. C’est sur ce terrain qu’il faut urgemment agir.

Contact presse : Aurore de Montalivet - 01 49 23 89 91 – 06 77 24 17 06
Tous le bilan du festival de la rue sur www.captifs.fr - Aux captifs la libération - 60 rue de Rome - Paris 8e

Les photos sont disponibles sur simple demande en haute définition.
(© Aux captifs la libération)

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