Dominique, tisseuse de liens

Paris Notre-Dame du 27 juin 2013

32 ans, éditrice et romancière jeunesse, Dominique cultive depuis son enfance des liens étroits avec l’Église de la terre comme avec celle du ciel. Dans chacune, elle puise sa force et son élan missionnaire.

« Je crois à la communion des saints. »

© Agnès de Rivière

Au fond de ce café parisien de la place St-Michel, il est un petit coin discret qui favorise l’échange. Car livrer son expérience spirituelle n’est jamais chose aisée, même pour Dominique, habituée à l’animation de chants aux Missions Étrangères de Paris ou ailleurs.

Église du ciel

Pourtant, c’est avec une grande simplicité que cette jeune brune évoque le décès de son père, alors qu’elle n’a que quatre ans. « Dès ce moment, j’ai su qu’il était proche de moi de façon invisible, glisse-t-elle doucement. Je l’imaginais souvent derrière mon épaule, cela m’aidait à agir bien. » Dans sa prière, Dominique a vite pris l’habitude de se tourner vers ceux qui sont « partis vers le Père », qu’il s’agisse de son père terrestre, de ses grands-parents ou, plus tard, de son parrain. Elle y puise aujourd’hui encore un appui pour sa foi avec, dans un esprit de communion, un juste retour des choses : quand son quotidien s’assombrit, c’est à eux qu’elle confie ses croix. À y regarder de plus près, ce lien surnaturel semble devenu très naturel chez cette Parisienne dynamique. Il suffit de lire son premier roman [1] dans lequel un jeune héros, orphelin, imagine son père dessiner les nuages qu’il voit dans le ciel. Un lien implicite avec sa propre histoire qu’elle ne découvre que plus tard. « Je n’avais pas réalisé à quel point le monde invisible faisait partie de moi », explique la romancière. Cette Église du ciel, elle s’y attache aussi à travers certains saints. L’éditrice, toute logique qu’elle est, cite d’abord son saint patron qui, représenté avec un livre, semble la conforter dans son intérêt pour la lectio divina et, pourquoi pas aussi, dans son amour des livres. Il y a ensuite saint François de Sales, patron des écrivains, et saint Jean, qu’elle a découvert au gré de ses engagements au sein de l’association des Jeunes de Saint- Jean. Il y a encore Charles de Foucauld dont elle tâche de s’inspirer pour grandir dans la confiance en Dieu.

Église de la terre

Expérimenter la communion des saints, c’est aussi, pour Dominique, une question bien terrestre. À chaque eucharistie, le geste du baiser de paix lui rappelle combien chaque chrétien est relié aux autres. Même impression lors de la communion. « La file des baptisés qui se dirige, d’un seul cœur, vers l’autel, est pour moi une image forte de la communauté que nous formons », poursuit la jeune femme. De ses marches avec les guides-aînées aux JMJ qu’elle a vécues, Dominique garde au fond du cœur la certitude que la communion des saints est « une réalité bien vivante, qui se vit aussi avec le corps, et qui est indispensable pour se ressourcer avant de retourner vers le monde ». Car c’est dans les actes de tous les jours que les grâces reçues peuvent se répandre autour de soi. Il n’est pas rare que, de retour d’un week-end où elle a vécu une expérience spirituelle forte, l’éditrice ressente l’envie de transmettre la paix qu’elle y a reçue. « Je sais que ma manière d’être au bureau ou de répondre aux questions de mes collègues peut propager la joie que j’ai dans le cœur, confie-telle. Alors j’apprécie de pouvoir la leur partager. » Une envie missionnaire de transmettre, puisée au cœur de la communauté chrétienne, voilà ce que Dominique en fait, elle, de la communion des saints. • Agnès de Rivière

[1L’île d’Arthur, coll. « Défi », Éd. Téqui.

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