Halte-garderie : Un service de proximité et de soutien à la parentalité

Paris Notre-Dame du 22 septembre 2010

À l’heure où les crèches sont saturées, les parents se tournent de plus en plus volontiers vers les haltes-garderies, dont le succès est croissant. Paris Notre-Dame s’est intéressé aux propositions en lien avec les paroisses,qui permettent aux tout-petits d’être gardés dans de bonnes conditions et d’apprendre peu à peu l’autonomie et la socialisation.

© Ariane Rollier

À l’entrée de la halte-garderie, de nombreuses mamans, accompagnées de tout-petits, font la queue à l’accueil. Dans le couloir coloré, une rangée de petits porte-manteaux avec les noms des enfants sont en partie occupés. Derrière les portes vitrées, on aperçoit des bambins en train de jouer dans différents coins de la pièce, supervisés par de jeunes femmes, salariées professionnelles spécialistes de la petite enfance. C’est la rentrée à la halte-garderie de St-Honoré d’Eylau (16e), et depuis 8h30 du matin, des enfants sont accueillis à tour de rôle, pour une adaptation en douceur. « J’avais déjà mis mes deux aînés ici : je trouve que les éducatrices sont super, et que c’est une bonne préparation à la maternelle. Grâce aux chansons et aux jeux, Victoire apprend à s’exprimer ; elle découvre la socialisation et l’autonomie, car le reste du temps elle est toujours avec moi, raconte Héloïse, maman d’une petite fille de deux ans. Elle adore : elle a plus de jouets ici qu’à la maison, où elle finit parfois par tourner en rond. » « Et puis, pour moi, c’est le seul moment que j’ai de libre, car sinon c’est du 24 heures sur 24 », renchérit cette femme en congé parental. De son côté, Serangia, qui habite le quartier, vient inscrire Suwetha, âgée de dix-sept mois. « Comme ça, elle peut apprendre le français, en jouant avec d’autres enfants. Et j’ai un peu de temps pour chercher du travail », confie cette Sri Lankaise, heureuse de l’ambiance trouvée.

Soulager les parents quelques heures

Souvent créées par des curés de paroisse ou des bénévoles, les haltes-garderies associatives ont comme projet initial d’accueillir pour quelques heures les enfants de mamans ne travaillant pas, mais ayant besoin d’un peu de temps pour leurs rendez vous de médecins ou leurs courses. Fonctionnant essentiellement par demi-journées d’accueil, parfois en journées continues, elles sont de plus en plus sollicitées également par des mères actives, qui cherchent un mode de garde pour leurs enfants. « Les personnes dont nous accueillons les enfants sont de tout type, explique Céline Fromonteil, présidente de l’association La Goutte de lait, en lien avec la paroisse St-Léon (15e). Nous avons aussi bien des parents de famille nombreuse, contents de faire garder leurs enfants de temps en temps pour souffler, que des parents qui travaillent et qui les font garder par une nounou, mais qui souhaitent qu’ils aient un lieu de socialisation, que d’autres qui travaillent et cherchent un mode de garde pour leurs tout-petits. » Certaines haltes- garderies, comme La Goutte de lait, privilégient le premier type de personnes ; d’autres au contraire, comme à St-Honoré d’Eylau, qui accueille désormais les bébés dès deux mois et demi, privilégient les femmes actives.

De plus en plus de demandes

Dans tous les cas, les règles sont les mêmes d’un lieu à l’autre : des horaires d’ouverture et un nombre de places précises, des créneaux essentiellement sur des demi-journées pour que le plus de familles possible puissent en bénéficier, un système de financement fondé sur les revenus des parents et leur nombre d’enfants. Associations subventionnées par la CAF et la Ville de Paris, elles sont soumises au même régime que les haltes-garderies ou crèches publiques. La seule condition pour s’y inscrire ? Habiter Paris. Si les structures ont souvent suffisamment de places pour les bébés, elles sont en revanche saturées de demandes pour les plus grands. « Il est très difficile actuellement de trouver une place en crèche, or les parents souhaitent préparer leurs enfants à la maternelle dès leurs deux ans », souligne Sandrine Guillaume, directrice de l’association Sainte-Agnès liée à la paroisse St-François-Xavier (7e), qui abrite une halte-garderie. Celles qui ont des ressources financières suffisantes, comme La Goutte de lait, s’agrandissent de nouveaux locaux. Pour les autres, elles ont un système de listes d’attente ou bien renvoient les familles vers d’autres associations du quartier.

Un lieu éducatif

Service de proximité, la halte-garderie est aussi un lieu agréable pour les enfants. Et les parents ne s’y trompent pas. Souvent moins grandes et plus personnalisées que les crèches, elles offrent aux petits une palette de moyens d’éveil : différents coins jeux –poupées, voitures, dessin, lecture –, une cour de récréation, – avec toboggan, ballons –, des animations collectives chansons, ateliers manuels, bricolage –, prises en charge par des animatrices formées et diplômées. Sans compter le côté éducatif, les responsables veillant à ce que les petits vivent en harmonie les uns avec les autres. Cela passe par des règles qu’elles s’efforcent de faire respecter : « Non Ivan, tu ne montes pas sur la table », « tu ne frappes pas ton camarade avec ton jouet, ça lui fait mal », « Abigaïl, qu’est-ce qu’on dit ? On dit “s’il te plaît” pour avoir un gâteau », entend-on ici et là. Les directrices ont également un grand souci de l’hygiène et de l’alimentation. La Goutte de lait a ainsi été primée pour son approche éducative vers la bonne nutrition.

Un projet pédagogique et pastoral

Derrière le fonctionnement d’une halte-garderie associative, se trouve souvent un projet pédagogique approfondi, voire pastoral pour certaines. A St-Honoré d’Eylau, les accueillantes suivent “une formation à l’écoute”, cherchant à être de vrais soutiens à la parentalité. Un “café des parents” est organisé tous les quinze jours par ces professionnelles pour favoriser la rencontre et l’échange. A Montparnasse rencontres, association en lien avec N.-D. des Champs (6e), les éducatrices n’hésitent pas à accueillir les enfants dont les parents suivent des cours d’animation linguistique ou participent aux activités de l’association qui œuvre dans le domaine de la solidarité. A La Goutte de lait, les mamans catéchistes de St-Léon ont la possibilité de faire garder leurs enfants le mercredi matin. Ces associations qui offrent un ensemble de propositions en faveur de la famille requièrent d’ailleurs les suffrages des mamans : « Pour moi, le fait que la structure soit rattachée à la paroisse est un signe important, j’estime que c’est un environnement protégé », confie ainsi Valérie, paroissienne et mère de trois enfants, dont Charles qu’elle laisse à Ste-Agnès. « C’est agréable d’avoir des associations catholiques qui s’occupent des familles », affirme, quant à elle, Héloïse, qui apprécie les valeurs véhiculées à St-Honoré. « J’ai le sentiment d’un tout, avec cette halte-garderie rattachée aux AFC », renchérit Clara, qui y a d’autres activités. A Ste-Agnès, la directrice, Sandrine Guillaume, estime que la halte garderie est une porte d’entrée pour les familles, qui découvrent de cette façon les autres propositions de l’association. Cela peut les fidéliser, et parfois, les conduire à l’Eveil à la foi, voire directement à la paroisse. • Ariane Rollier

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