Résumé de l’intervention du cardinal André Vingt-Trois lors du Synode sur le Moyen Orient

Rome – 14 octobre 2010

Rome, le 14 octobre 2010 : Les relations de l’Église qui est en France avec les Églises orientales du Moyen-Orient.

Le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris est ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidents en France et dépourvus d’ordinaires de leur propre rite et président de la Conférence épiscopale (France).

L’expérience des relations séculaires de l’Église catholique en France avec les Églises orientales se caractérise par plusieurs points forts :

1. Nous avons veillé à maintenir le plus possible le soutien aux Églises sur place : par l’implantation et les activités de nombreuses congrégations dans l’enseignement et les soins ; par des associations soutenues par nos paroisses latines, notamment l’Œuvre d’Orient ; par des jumelages entre diocèses ou entre paroisses.
Les nombreux pèlerinages permettent à beaucoup de nos fidèles de découvrir les communautés catholiques orientales et de nouer avec elles des liens durables. Ce soutien s’accompagne de démarches auprès de nos gouvernants pour qu’ ils soutiennent les chrétiens au Moyen-Orient, en évitant, en particulier, le risque de la création de “territoires confessionnels” où seraient constitués des sortes de ghettos et en gardant toujours ouverte un porte pour l’ émigration de celles et de ceux qui ne peuvent pas continuer à vivre dans leurs pays.

2. La présence de communautés catholiques vivantes dans tous les pays du Moyen-Orient assure une continuité historique sur les Lieux Saints même. Elle nous aide aussi dans l’expérience que connaissent aujourd’hui la plupart des pays occidentaux : la rencontre avec l’Islam.
Dans beaucoup de pays du Moyen-Orient, les chrétiens vivent dans des régions à majorité musulmane depuis des sièc1es. Ils ont acquis ainsi une sagesse éprouvée dans la manière d’assumer ces situations. D’autre part, la cohabitation avec un judaïsme vivant, spécialement en Israël, peut aussi contribuer à faire évaluer les relations entre les juifs et les chrétiens. Enfin, la coexistence des Églises chrétiennes désunies sur les lieux mêmes de la naissance de notre Église est un stimulant vigoureux pour progresser dans l’action œcuménique.

3. De nombreux fidèles, de différentes Églises orientales, ont émigré chez nous. Ils ont pu se rassembler dans des communautés où ils retrouvent leur liturgie propre. Nous nous efforçons de les aider à développer la vie de leurs communautés qui favorise en même temps leur fidélité à la foi dans leur Église et la mémoire de leurs racines culturelles.
Ils bénéficient de la solidarité active de ceux qui les ont précédés et qui facilitent leur intégration professionnelle, sociale et culturelle dans la société française. Cette intégration s’accompagne de relations fraternelles avec les communautés latines de nos pays. Il s’agit pour les catholiques latins d’élargir leurs horizons ecclésial et spirituel. La découverte des liturgies orientales et des communautés qui en vivent peut certainement aider nos paroisses latines à reconnaître un sain pluralisme dans l’expression de la prière.

Pour terminer, je ne peux manquer de soulever la question de l’assistance pastorale aux communautés orientales. Dans notre pays, nous observons la règle fixée par le Siège apostolique : un prêtre d’une Église catholique orientale, marié, ne peut pas recevoir de mission pastorale en territoire latin. Et, sauf exceptions rarissimes, nous nous tenons à cette règle. La mobilité de la société actuelle change la compréhension de la notion de “territoire” et je crois savoir que d’autres pays d’Europe ne sont pas astreints à la même règle. Quoiqu’il en soit, certaines Églises patriarcales rencontrent des difficultés de plus en plus grandes à trouver les prêtres célibataires pour le service de leurs communautés en pays “latins”.

+André cardinal Vingt-Trois

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