La Coopération Missionnaire dans la pastorale diocésaine

Article de « Mission de l’Eglise » n°163, avril-juin 2009.

Chaque Église particulière est Église du Christ dans sa communion aux autres Églises. Oublier cela risquerait d’étouffer tout esprit missionnaire. La Coopération Missionnaire met dans le coup la diversité des acteurs pastoraux pour vivre et animer tout particulièrement la Semaine Missionnaire Mondiale en octobre.

Comme le rappellent les orientations de l’Église de France, suite au dernier Conseil Missionnaire National, la Coopération Missionnaire est « un instrument dans les mains des évêques pour assurer le mandat missionnaire du Christ... d’éducation à l’esprit missionnaire universel et de communion inter-ecclésiale au service de l’annonce de l’Évangile » (Benoît XVI, discours aux OPM, 2008).
Ce service de la Mission Universelle de l’Église va permettre à tout un diocèse de vivre plus justement sa catholicité.

Une Eglise n’est catholique que si elle n’est pas repliée sur elle-même

Le mot « catholique » évoque à la fois la totalité et l’universalité. Il exprime un juste équilibre entre une Église diocésaine, qui est pleinement l’Église du Christ, et qui pourtant n’est telle que par son ouverture à l’universalité : une Église n’est réellement catholique en toutes ses composantes que si elle n’est pas repliée sur elle-même. Dans la succession apostolique, l’évêque est garant de cette catholicité. Et il confie au service de la Coopération Missionnaire le soin d’ouvrir sans cesse son Église diocésaine (paroisses, services, mouvements, congrégations) aux autres Églises et à l’urgence d’annoncer l’Évangile.

Elargir sans cesse l’espace de notre tente

Chaque Église particulière est Église du Christ dans sa communion aux autres Églises (cf. Concile Vatican II - Activité Missionnaire de l’Église n°38). Oublier cela risquerait d’étouffer tout esprit missionnaire. À l’image du Père de la parabole qui sort sans cesse au devant de ses fils (Luc 15), l’Évangile nous pousse sans cesse à « aller vers » : au sein même du diocèse (ad intra), « aller vers » les croyants chrétiens, croyants d’autres religions, incroyants... et hors du diocèse (ad extra), « aller vers » les autres peuples et Églises en élargissant sans cesse l’espace de notre tente. La Coopération Missionnaire permet à chaque Église particulière d’éprouver sa catholicité du côté de l’universalité.

Il est vrai que l’expression « Coopération Missionnaire » parle peu auprès des catholiques de nos diocèses. L’Église de France préfère dire « service de la Mission Universelle » , dénomination plus parlante, même si elle se heurte aux difficultés que traversent nos Églises diocésaines : vieillissement des communautés chrétiennes et des acteurs pastoraux, réorganisations paroissiales, problèmes économiques... difficultés qui amènent parfois nos communautés à se replier sur elles-mêmes et à mettre la Mission Universelle à l’une des dernières places des priorités diocésaines.

Rappelons que ce « service de la Mission Universelle » est un office voulu par le concile Vatican II Code de droit canonique, canons 782 - 791).

La Coopération Missionnaire est avant tout « un service »

Dans la pastorale diocésaine, son rôle est d’être un trait d’union, un lien, entre toutes les Églises, à partir de la rencontre des missionnaires (prêtres, religieux, religieuses originaires du diocèse, sans oublier les laïcs, dont les coopérants et leurs familles) ou à partir des liens créés au cours de l’histoire de nos diocèses (fondations, jumelages, voyages)...

La Coopération Missionnaire fait connaître ce qui se vit dans les Églises des autres continents. Elle accueille prêtres, religieux, religieuses, laïcs des autres Églises présents sur le diocèse, en lien avec la pastorale des Migrants. Elle aide à vivre des fêtes des peuples, des fêtes inter-Églises. Elle fait connaître la richesse de ce qui se vit dans les Églises grâce aux témoignages, aux courriers, aux médias, aux rencontres, aux voyages d’échanges, etc.

La Coopération Missionnaire irrigue ainsi l’ensemble des services et mouvements d’un diocèse pour l’ouvrir à la Mission Universelle. Présente auprès des services de catéchèse et du catéchuménat, elle rappelle la catholicité de l’Église.
Présente à la Pastorale des jeunes et à l’enseignement Catholique, elle ouvre les horizons et favorise la rencontre de témoins, la préparation de voyages, de jumelages.
Présente au CCFD et en lien avec le Secours Catholique (Caritas), elle porte le souci du service des peuples et des Églises les plus démunis.

Informer de la richesse des échanges entre les Églises permet aux chrétiens d’enrichir leur foi et leur regard sur le monde.

La Coopération Missionnaire met dans le coup la diversité des acteurs pastoraux pour vivre et animer tout particulièrement la Semaine Missionnaire Mondiale en octobre, véritable fenêtre ouverte sur les Églises du monde, temps fort de solidarité universelle par la prière et par le don (quête des Œuvres Pontificales Missionnaires qui redistribuent l’aide récoltée selon les besoins de chacun). Il est donc important que dans chaque paroisse, service, mouvement ou congrégation, se lèvent des hommes et des femmes soucieux de porter cette attention universelle. On les appelle les éveilleurs. Informer de la richesse des échanges entre les Églises permet aux chrétiens d’enrichir leur foi et leur regard sur le monde.

La Coopération Missionnaire est un « service missionnaire »

Service de la Mission Universelle, la Coopération Missionnaire nous rappelle que Dieu est le premier missionnaire : il a décidé de se révéler aux hommes et de faire alliance avec eux. Il est venu lui-même, Verbe fait chair en notre humanité, pour nous montrer le chemin de la Vie Éternelle.

À la suite de Jésus le Christ, Dieu n’a jamais cessé d’envoyer des missionnaires pour nous inviter à entrer en communion avec lui. Ainsi la Coopération Missionnaire invite chaque catholique du diocèse à être lui-même missionnaire en fidélité à son baptême. Elle invite, en communion avec toutes les Églises du monde, à montrer le chemin de l’Évangile et à refléter par nos vies l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ.

Si nous sommes chrétiens aujourd’hui, c’est bien parce qu’un jour des témoins de la foi, des missionnaires à leur façon, dans nos familles, nos quartiers et nos villes, nous ont fait connaître Jésus le Christ. À nous maintenant de ne pas rompre cette chaîne de témoins et de faire connaître ce chemin d’amour du Christ.
Et si quelques uns consacrent toute leur vie à la Mission Universelle, par vocation, ils le font pour rappeler à tous que la Mission n’est pas une option : « L’élan missionnaire appartient à la nature intime de la vie chrétienne » (encyclique Redemptoris Missio n°3). Rappelons-nous que des hommes et des femmes, des peuples et des cultures, ne connaissent pas encore Jésus Christ et qu’ils n’ont encore ni communautés, ni bibles, à proximité.

Sensibiliser les catholiques d’un diocèse au fait qu’ils appartiennent à l’Église universelle, et qu’ils sont en communion avec tous les catholiques du monde entier, est un challenge permanent. Tel est le rôle passionnant de la Coopération Missionnaire, service de la Mission Universelle au cœur de nos diocèses.

Jean-Paul Avrillon

Publié dans « Mission de l’Eglise », n°163, avril-juin 2009

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