Le catéchuménat, une démarche qui interpelle

Paris Notre-Dame du 14 avril 2011

L’entrée en catéchuménat laisse rarement indifférent l’entourage de ceux qui s’y engagent. Mais, dans cette démarche par définition très personnelle, les questionnements des proches peuvent aussi être un réel enrichissement et une source de réflexion.

Pour Frank, la démarche du catéchuménat s’inscrit au bout d’un long cheminement personnel.
© Pierre-Louis Lensel

« Cela amuse mon fils de
8 ans, lui-même baptisé,
que je suive l’enseignement
du catéchuménat.
Il a l’impression que je
retourne à l’école ! » A tout juste
40 ans, Frank, marié et père de
deux jeunes enfants, se prépare au
baptême à Ste-Marguerite (11e) –
Une démarche que ses proches
voient globalement d’un bon œil,
et sur laquelle il n’hésite pas à
s’ouvrir. « En tant que catéchumènes,
je crois que nous avons
souvent tendance à beaucoup
parler de notre foi et à vouloir
réagir lorsqu’on est interpellé de
façon positive ou critique sur le
sujet », explique-t-il, avant d’ajouter
 : « Être en chemin vers le baptême,
c’est aussi se trouver dans la
position d’être chrétiens vis-à-vis
des autres. »

Élevé dans une famille qu’il qualifie
de « plutôt anticléricale »,
Christophe, 48 ans, prépare pour
sa part le baptême à St-Pierre de
Montrouge (14e). L’annonce de sa
rencontre avec le Christ, il y a
quelques années, a été reçue avec
étonnement voire incompréhension
par une partie de ses proches.
« Mes parents respectent
mon choix mais restent très surpris par cette démarche, explique-t-il. Cela suscite parfois quelques
débats entre nous, sur la foi
ou sur l’Eglise. Quant à mes trois
enfants, tous majeurs, ils sont un
peu étonnés, n’ayant pas eu
d’éducation chrétienne, de me
voir aujourd’hui porter une croix autour du cou et aller à l’église. »
Et Christophe de poursuivre :
« Cela a un côté amusant, étant
leur père, d’être amené à justifier
mon choix devant eux. »

Porter son choix

Cependant, loin de le décourager,
les questionnements que sa démarche
inspire trouvent leur place
dans sa réflexion et sa préparation
au baptême : « C’est important,
car mon engagement n’est
pas uniquement centré sur moi,
souligne-t-il. C’est une démarche
d’amour, un amour tourné vers
mes proches. Je ne cherche pas à
les convaincre, je suis juste un
témoin de ce que je vis ». Ainsi,
Christophe a notamment tenu à
évoquer sa conversion avec sa
grand-mère, alors âgée de 92 ans
et aujourd’hui décédée. « J’avais
besoin, même si nous n’étions
pas forcément d’accord sur le
sujet, de lui manifester mon choix
et qu’elle soit fière de moi. Lui en
parler signifiait être reconnu et
aimé tel que je suis. Cela a été une
étape marquante sur mon chemin. » • Pierre-Louis Lensel

LE REGARD DU… P. Jean Laverton, vicaire épiscopal pour le Catéchuménat

« Les réactions de l’entourage, notamment familial, de
ceux qui choisissent de se préparer
au baptême sont très
variables. Les catéchumènes
savent que suivre le Christ est le
chemin du bonheur mais c’est
un chemin exigeant. Selon les
contextes, cela peut entraîner,
pour certains, une rupture avec
une partie de leurs proches alors
que d’autres trouvent dans cette
démarche un véritable soutien,
parfois même inattendu.
La moyenne d’âge des catéchumènes
se situe autour de 28/29 ans. Voir des jeunes gens faire
ce choix pour des raisons de
fond, dans un monde sécularisé
et très relativiste, n’est pas anodin.
Cela a un véritable impact.
On observe souvent que c’est un
vecteur de dialogue avec l’entourage,
au-delà de l’effet de sur prise initial.
Cette démarche incite
souvent des proches à se poser
des questions
sur la foi. Il arrive même que
cela conduise
certains à se mettre à leur tour
en route vers le baptême. En
quelque sorte, le choix que font
les catéchumènes rend Dieu présent
à travers un proche. » • Propos recueillis par P. L.-L.

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