Le livre religieux : un outil missionnaire ?

Paris Notre-Dame du 13 juin 2013

Jean-François Rod, président de la Procure.
© Agnès de Rivière

P. N.-D. – Quel est le rôle du groupe de travail qui a été créé à la Conférence des évêques de France (CEF) il y a deux ans avec les éditeurs et les libraires ?

Jean-François Rod – Si les professionnels du livre entretiennent une relation de longue date avec la CEF, ce groupe, qui travaille sous l’égide de Mgr Bernard Giroux, évêque de Montauban et membre du Conseil pour la communication, permet d’informer les évêques sur la situation du livre religieux en France. Les éditeurs et libraires sont conscients que leur travail a de l’importance pour l’Église, parce qu’il permet de diffuser la culture chrétienne. Il est donc bon qu’il soit appuyé par les responsables pastoraux. D’autant plus que le marché global du livre n’est pas favorable. L’année dernière, on a constaté une baisse globale des ventes. Cependant, même s’il est aussi touché, le secteur religieux tient assez bien son rang. D’ailleurs, les libraires concernés commencent à développer la vente de livres-papier sur internet ainsi que de livres numériques pour liseuses et tablettes.

P. N.-D. – Avec l’élection du pape François, beaucoup de livres ont été vendus. Y a-t-il une véritable attente ?

J.-F. R. – Les gens sont de bonne volonté face à la lecture. Il s’agit aujourd’hui de trouver les moyens pour les y inciter à lire davantage, afin qu’ils puissent nourrir leur réflexion et leur foi. L’ouvrage religieux a aussi une véritable dimension missionnaire. L’acte de lire est très intime. Un livre peut bousculer une vie ! Nous rencontrons souvent à la Procure des personnes qui viennent dans une démarche d’approche de la foi. Il leur est plus facile de se rendre dans une librairie que d’entrer dans une église. Il y a aussi ceux qui cherchent des ouvrages pour éveiller leurs enfants à la religion, avant même qu’ils aillent au catéchisme. En général, ils demandent ensuite d’être conseillés sur un livre qui pourrait leur apprendre, à eux aussi, quelque chose sur la foi.

P. N.-D. – Quelle action pouvons-nous entreprendre pour favoriser la lecture d’ouvrages religieux ?

J.-F. R. – Lire, car c’est un cercle vertueux ! La lecture, un peu comme la prière, est une décision. Il est nécessaire de l’inscrire dans son emploi du temps. En général, on est heureux d’avoir pris du temps pour lire car l’on se rend compte de ce que cela nous apporte. Le livre est également un outil à partager. Et la meilleure façon de le faire, c’est de parler à ses proches des lectures qui nous ont nourris et de prêter ou d’offrir des livres. Lors de premières communions ou de confirmations par exemple, les grands parents offrent encore facilement un ouvrage à leurs petits-enfants. Cela peut créer un vrai lien ! La paroisse pourrait aussi être un lieu où les fidèles sont incités à lire. À St-Roch (1er), par exemple, j’organise tous les trois mois une vente de livres, en lien avec le conseil pastoral dont je fais partie. Lors de l’élection du pape, nous avions préparé des livres sur Benoît XVI et le pape François. Je pense que 80% des livres qui ont été vendus ce jour-là n’auraient pas été achetés si nous n’avions pas permis aux paroissiens de les connaître. Bien sûr, il faut que cela reste une démarche pastorale ! • Propos recueillis par Agnès de Rivière

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