Legs : un geste pour l’avenir de l’Église

Paris Notre-Dame du 21 juin 2012

La valeur d’un projet se reconnaît, dit-on, aux fruits qu’il porte une fois réalisé. C’est le cas de plusieurs chantiers paroissiaux qui ont pu aboutir grâce aux legs de donateurs désireux de soutenir la vie pastorale à Paris.

C’est grâce au legs d’un ancien paroissien que St-Jean-Baptiste de Belleville (19e) a entièrement rénové son choeur, consacré en 2008 par Mgr André Vingt-Trois.
© Laurence Faure

Pendant longtemps, un paroissien par semaine (au minimum) manquait de se prendre les pieds dans l’une des deux hautes marches de la vieille estrade en bois menant à l’autel de St-Jean-Baptiste de Belleville (19e). Il était presque impossible de concélébrer autour de l’autel, par manque de place. Et surtout, comme le rappelle le P. Eric Morin, curé de la paroisse, l’absence d’ambon et la vétusté du mobilier liturgique nuisaient à la qualité des célébrations : « La symbolique de la disposition du chœur fait partie de la liturgie. Sans la définition précise de la place de l’acclamation de la Parole, la célébration perd de sa force. » L’idée avait donc germé petit à petit, au conseil pastoral, il y a neuf ans déjà, de réaménager le chœur. Un budget de quelque 200 000 euros était nécessaire. Impossible sans un miracle…« Le legs que nous avons reçu il y a quatre ans correspondait à peu de chose près à ce budget, raconte le P. Morin. Paroissien de longue date, très attaché à son quartier du 19e arrondissement, le donateur avait partagé son legs entre St-François d’Assise (19e) et notre paroisse. » À St-Jean-Baptiste de Belleville, l’arbitrage sur l’attribution du don a nécessité du temps. Car si le conseil pastoral et celui des affaires économiques souhaitaient investir cet argent pour l’avenir de la communauté, ils tenaient aussi à financer un projet qui corresponde aux réalités de leur vie pastorale. « Recueillant l’avis de nombreux paroissiens, nous avons pris trois ans pour discuter et écouter les désirs des uns et des autres », souligne le P. Morin. C’est finalement en 2008, après six mois de travaux, que le nouveau chœur a été consacré par Mgr André Vingt-Trois. « La satisfaction est aujourd’hui palpable », raconte le curé, qui se rappelle encore les yeux ébahis et ravis de ses paroissiens – même les plus réticents –, découvrant le nouveau chœur. « Le changement était impressionnant, poursuit-il, car l’église avait retrouvé sa belle perspective, gâchée par l’ancienne estrade de l’autel. Les éléments liturgiques avaient retrouvé leur place. Le nouvel autel, le tabernacle, la croix de la Résurrection, et enfin le nouveau baptistère se répondaient dans une même perspective. » Pour lui, les fruits sont manifestes : « La nouvelle disposition peut interpeller le passant et l’inviter à se recueillir, signale-t-il, pointant du menton les quelques personnes de passage, installées sur les bancs de l’église. En outre, j’ai remarqué que le dialogue entre l’assemblée et le prêtre durant la célébration de l’Eucharistie était plus riche. »

« Un acte d’espérance »

On raconte une histoire similaire du côté du 12e arrondissement de Paris, à la paroisse du St-Esprit, qui, grâce à un legs important, a pu, outre rénover la crypte – en cours actuellement et essentielle à la vie pastorale –, participer à une opération Barnabé de solidarité inter-paroissiale au profit, notamment, de Ste-Geneviève des Grandes Carrières (18e). Un legs attribué avec générosité par un ancien paroissien du St-Esprit, habitant le quartier depuis plusieurs années. « Non seulement, il nous permet de soutenir la vie paroissiale, précise le P. Gilles Rousselet, curé de la paroisse, mais aussi de favoriser le lien entre communautés grâce à ces opérations de solidarité qui nous ont permis de mieux nous connaître entre paroissiens. » Et d’ajouter : « dans le geste de ce donateur, je vois un acte d’espérance magnifique, en particulier dans la période difficile que l’Église traverse en ce moment. Engagé auprès de sa paroisse au présent, il le fait aussi pour l’avenir. » • Laurence Faure

Ils ont légué, ils témoignent

Marie-Alix, 75 ans, Paris 15e

« N’ayant pas d’héritier, je cherchais un bénéficiaire pour mon assurance vie. J’ai finalement choisi de léguer mes biens à l’Église car je souhaite que mon patrimoine puisse être investi dans une œuvre durable. Si je soutiens déjà diverses œuvres sociales, léguer mes biens à l’Eglise est à mon sens un acte encore plus significatif puisqu’il soutient sa mission d’évangélisation et d’éducation qui est primordiale. Concernant les modalités, j’ai choisi le legs universel – legs de tous ses biens, ndlr – en faisant confiance à l’Association diocésaine de Paris pour l’attribution du patrimoine. Je préfère en effet lui laisser la possibilité de soutenir l’œuvre qu’elle jugera utile de financer au moment le plus opportun. » • Propos recueillis par L. F.

Claude, 80 ans, Paris 16e

« Quand j’ai décidé de léguer mes biens, c’était une évidence que l’Église en serait bénéficiaire. J’y ai toujours pensé malgré l’existence d’héritiers directs. Je sais en effet que ma famille – que je soutiens financièrement par ailleurs – est à l’abri et n’a pas besoin de mon soutien financier sur le long terme. En revanche, il me semble que l’œuvre des vocations et la formation des séminaristes, entre autres, sont essentiels à soutenir pour l’avenir de notre Église. » • Propos recueillis par L. F.

Pour aller plus loin
Consultez la rubrique “Les Legs, Donations et Assurances-vie”.

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