Pèlerinage de Chartres : tous appelés à la joie

Paris Notre-Dame du 5 avril 2012

Cette année, plus de 1800 jeunes d’Île-de-France ont cheminé sur les routes de Chartres du 30 mars au 1er avril [2012]. Un pèlerinage qui appelait chaque participant à réfléchir sur la joie d’être chrétien, à travers le thème « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Rm4, 4). Reportage.

Noémie (à g.), Francesca et Claudia : trois pèlerins du groupe Even de Ste-Anne de la Butte-aux- Cailles.
© Isabelle Demangeat

Gare Montparnasse, on a vite fait de repérer les futurs pèlerins. Jeunes, sac au dos, chaussures de marche aux pieds, ils ont tous un large sourire aux lèvres et commencent déjà à entonner quelques chants. Ils sont venus pour participer à la 77e édition du « pélé de Chartres » des 18/30 ans. Parmi eux, une quinzaine de jeunes réunis sous une bannière aux couleurs jaune et bleu qui affiche un message des plus attirants : « Souris, Jésus t’aime. » Le groupe « Even »de la Butte-aux-Cailles (13e) débute son pèlerinage.

En avant !

Parmi différentes propositions de route, les membres de ce petit groupe formé depuis peu (l’aumônerie de la paroisse s’est transformée en groupe « Even » au mois de septembre) se sont mis d’accord pour suivre la route « Epernon » : 31 km, départ le samedi 31mars à 13h de la gare Montparnasse, escale à St Piat pour la nuit, arrivée à Chartres prévue le dimanche à 14h après avoir retrouvé les autres pèlerins. Guidés par Jorge, responsable du groupe pour le pèlerinage, et accompagnés par leur aumônier le P. François Lainé, curé de la paroisse, ils s’en vont tous d’un bon pas à la découverte des paysages plats et brumeux d’Eure-et-Loir, heureux de pouvoir vivre un pèlerinage ensemble. Dès la première « pause spirituelle » à Gas, chacun se rend compte que l’enjeu de cette route sera de (re)découvrir le vrai sens de la joie, « cette force vitale, cette envie de vivre, qui devrait être une caractéristique du chrétien », comme l’explique le P. Lainé. Et le soir, après dix km de marche, la veillée organisée autour du sacrement de réconciliation est pour eux l’occasion d’en faire l’expérience concrète : la joie du chrétien se trouve vraiment dans le Seigneur. Pour Francesca, 23 ans, stagiaire en ressources humaines, vivre ce sacrement est une vraie renaissance : « Lors de cette soirée, j’ai compris que j’étais venue à Chartres pour me confesser, sacrement que j’ai souvent du mal à vivre. Cela a été pour moi une expérience très intense, source d’une joie et d’une paix profondes », explique-t-elle.

« Votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22)

Même si la nuit a été fraîche et bruyante, au réveil, le soleil est au rendez-vous. L’occasion pour chaque pèlerin de reprendre sa marche, méditant sur la « joie de la croix » quelques jours avant le vendredi saint, jour de la commémoration de la crucifixion du Christ. Une invitation pour chaque chrétien à accepter son existence telle qu’elle est, malgré les épreuves et les difficultés. Et à toujours rester dans l’espérance et dans la joie qui est, comme le rappelle le cardinal Vingt-Trois à l’occasion de la célébration des Rameaux clôturant le pèlerinage en fin d’après-midi, « le témoignage d’un cœur brûlant d’amour » et « la meilleure façon d’être chrétien ». • Isabelle Demangeat

Elle témoigne
Noémie, 31 ans, neuropsychologue

« Depuis que je suis à Paris, j’ai toujours ressenti le besoin d’appartenir à une communauté, à un groupe dans lequel je pourrais partager ma foi, la plupart de mes amis ou de mes collègues n’étant pas catholiques. M’inscrire au pèlerinage de Chartres était, pour moi, l’occasion de rencontrer les jeunes de ma paroisse Ste-Anne de la Butte-aux-Cailles.Mais peu de temps après cette décision, le fils d’une de mes amies, Matthieu, a été victime d’un grave accident de voiture. Mon état d’esprit a alors beaucoup évolué. Ce pèlerinage, j’ai décidé avant tout de le faire pour lui. Et même si c’est une grande souffrance pour moi de savoir ce jeune risquer de devenir paraplégique, je suis heureuse de pouvoir prendre le temps de marcher et de prier pour lui. On a beau souffrir, il reste toujours la joie de l’espérance. Et cette joie donne un autre sens à notre souffrance, elle la dépasse. » • Propos recueillis par I.D.

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