Pour que les autorités organisent des états généraux de la famille

Paris Notre-Dame du 10 janvier 2013

Marie-Laure des Brosses, présidente pour la France du Mouvement mondial des mères (MMM), paroissienne de St-François de Sales (17e)
Photo D. R.

P. N.-D. – Comment avez-vous engagé votre réflexion au sujet du mariage pour tous ?

Marie-Laure des Brosses – Au départ, je ne me sentais personnellement pas très favorable à ce projet, mais dans un environnement familial où les avis sont partagés, je n’étais pas sûre de moi. En tant que présidente pour la France du Mouvement mondial des mères (MMM), mouvement qui défend les intérêts des mamans, j’ai eu le désir de comprendre les raisons pour lesquelles le législateur poussait ce projet et où se trouvait le meilleur bien pour les parents. J’ai alors reçu une invitation à une conférence le 22 octobre à l’initiative de l’association « Dialogue et humanisme » à l’espace Georges Bernanos (9e). Là, nous a été présenté le contenu du projet de loi, avec tous les changements que cela impliquait dans le Code
civil, comme le fait de supprimer les mots père et mère dans plus de 200 articles. Plusieurs responsables d’associations sont intervenus, m’éclairant vraiment sur les tenants et aboutissants d’une telle loi.
En ressortant de cette conférence, j’ai envoyé un courriel à une centaine de personnes pour les informer sur ce texte et ses conséquences.

P.N.-D.–Que s’est-il passé par la suite ?

M.-L.d.B. – Mon courriel a étonnamment fait boule de neige, circulant dans tout Paris. Beaucoup de personnes se sont tournées vers moi pour savoir que faire. Personnellement, je suis allée manifester le 17 novembre et ai apprécié cette démarche profondément respectueuse des personnes, apolitique, pacifique et
bon enfant. J’ai par ailleurs continué à m’informer sur le projet, allant à des réunions, comme celles organisées par le maire du 4e arrondissement. Plus je me formais et m’informais, plus je voyais ce
qui clochait dans le projet : d’une part, j’ai pris conscience que toutes les personnes homosexuelles ne s’y retrouvaient pas, souhaitant plus d’inclusion dans la société certes, mais pour beaucoup pas le mariage, pour d’autres le recours à la coparentalité ou à la GPA, ce que le texte ne permet pas ; d’autre part, j’ai constaté les dégâts collatéraux que cela allait causer. Par exemple, le plan de financement de la sécurité sociale qui a validé le changement du congé paternité en congé d’accueil de l’enfant pour protéger les lesbiennes, peut finalement
priver un père biologique du droit d’avoir du temps avec son bébé (la mère choisissant la personne qu’elle souhaite pour cela). Avec le MMM, nous avons décidé de nous opposer à ce projet de loi pour protéger les enfants, qui sont les plus faibles et qui méritent de voir leurs
droits défendus.

P. N.-D. – Aujourd’hui, où en êtes-vous de votre mobilisation ?

M.-L. d.B. – Les responsables de la “Manif pour tous” m’ont demandé de m’occuper de la sensibilisation et mobilisation du
17e Ouest, mon quartier. J’y organise donc des conférences, notamment dans les écoles et les lycées, pour faire réfléchir
les jeunes et les parents sur les conséquences du mariage pour tous. Avec les nombreux bénévoles qui se sont mobilisés, nous tractons et échangeons dans les lieux de culte, sur les places et sur les marchés. J’espère que nous serons nombreux dans les rues le 13 janvier pour
pousser les autorités à organiser des états généraux de la famille. Si elles prennent un an pour réfléchir sur le changement du rythme scolaire, peuvent-elle se satisfaire d’écrire à la va-vite un projet transformant la société en profondeur, comme elles l’ont
reconnu elles-mêmes ? -• Propos recueillis par Ariane Rollier

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