Pourquoi une “Année de la foi” ?

Paris Notre-Dame du 13 septembre 2012

P. N.-D. – Que souhaite Benoît XVI en lançant l’Année de la foi ?

Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris.
© Sylvain Sismondi

Mgr Jérôme Beau – Il s’agit d’une année particulière dans la vie de l’Église, car ce sont les cinquante ans de l’ouverture du concile Vatican II, qui donnent à une nouvelle génération d’en vivre la réception. C’est également le 20e anniversaire du Catéchisme de l’Eglise catholique, qui appelle les chrétiens à rendre compte de l’espérance qui est en eux. C’est en outre l’année du Synode sur la nouvelle évangélisation, qui nous invite à ne pas garder la foi pour nous mais à être des porteurs de Bonne Nouvelle pour le monde. La conjonction de ces trois éléments appelle chaque baptisé à être acteur de sa foi. Une autre clé de lecture pour cette année est la situation contemporaine dans laquelle nous nous trouvons, à savoir dans un monde occidental très mouvant dans ses pratiques morales. Dans ce contexte, il est important que les chrétiens se réenracinent dans le Christ et soient capables de rendre compte du chemin de Salut qu’il propose.

P. N.-D. – Que dit essentiellement le texte Porta Fidei ?

Mgr J. B. – Le Motu Proprio souligne que la foi proclamée conduit à la joie du témoignage de la lumière du Christ. Ce chemin est une invitation à la conversion renouvelée au Seigneur. Par le baptême, nous sommes passés de la mort à la vie, nous avons à vivre une conversion authentique pour témoigner de la vie du Christ et de la sainteté de la vie en nous, en la manifestant par un amour vrai. L’année de la foi ouvre à la charité authentique, qui seule est missionnaire. L’amour du Christ nous pousse à évangéliser. Le pape souligne bien que l’amour reçu et vécu fait grandir notre foi dans une expérience de grâce qui élargit notre cœur.

P. N.-D. – Toutes les années ne devraient elles pas être des « Années de la foi » ?

Mgr J. B. – Nous sommes effectivement toujours appelés à un renouvellement intérieur, mais pour le vivre, nous avons besoin de temps particuliers, nous permettant de prendre des résolutions et des moyens pour croître dans la vie spirituelle et dans le témoignage. L’année de la foi est une année où chacun est appelé à être avec le Seigneur pour vivre avec lui : elle devrait nous permettre de reprendre vie à la lumière du Christ, pour ancrer en lui notre action.

P. N.-D. – Comment le diocèse de Paris s’est-il saisi de ce thème ?

Mgr J. B. – Plusieurs grands rendez-vous sont prévus, parmi lesquels la célébration de l’anniversaire du concile Vatican II le dimanche 30 septembre, qui va nous permettre aussi de démarrer ensemble l’Année de la foi. Le deuxième temps fort sera le carême et la nuit pascale, qui seront marqués liturgiquement par une adhésion renouvelée au Christ et à la grâce de notre baptême. En outre, tout au long de l’année, plusieurs moyens nous seront donnés pour nous laisser renouveler, notamment en nous replongeant dans la Parole de Dieu et dans la Tradition, par exemple grâce au livret diocésain La Porte de la foi. Mais cette Année de la foi a déjà été préparée dans les communautés par « Paroisses en mission ». Le renouvellement de la vie paroissiale dans l’eucharistie dominicale a préparé les fidèles au renouvellement de leur vie sacramentelle. Il ne s’agit pas d’une année déconnectée du reste. • Propos recueillis par Ariane Rollier

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