Que se passe-t-il au Vatican ?

Paris Notre-Dame du 7 mars 2013

P. Didier Duverne, responsable de la section française du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.
D.R.

P. N.-D. – Quels ont été les temps forts à Rome ces dernières semaines ?

P. Didier Duverne – Les deux Angélus des dimanches 17 et 24 février, la dernière audience publique du mercredi 27 février ainsi que le départ du pape de Rome pour Castelgandolfo dans l’après-midi du jeudi 28 février ont été des moments très forts. Tous les Romains ont regardé l’hélicoptère survoler leur ville, depuis ses nombreuses terrasses et toits. Je garde en tête l’image très belle de l’hélicoptère de Benoît XVI petit comme un insecte derrière la grande coupole orgueilleuse de Saint-Pierre, qui semblait cette fois avoir perdu de sa superbe et rester comme orpheline.

P. N.-D. – Qu’avez-vous retenu des dernières paroles publiques de Benoît XVI ?

P. D. D. – Tous ses propos depuis l’annonce de sa renonciation le 11 février ont été en pleine cohérence avec ce qu’il a toujours dit, surtout depuis qu’il est pape. Il nous a aidés à nous recentrer sur la foi dans le Christ Jésus, particulièrement en cette Année de la foi, et à avoir confiance dans l’Église comme corps vivant dont nous sommes membres et qui ne ressemble à aucune autre institution humaine. Bien sûr, ses dernières paroles comme pape ont pris un relief particulier : nous y avons été spécialement attentifs. Mais ce que je retiens par-dessus tout, c’est ce geste historique de la renonciation avec ce qu’il a de nouveau dans la façon d’exercer un pontificat. Nous avons à peine commencé à en mesurer l’impact pour l’avenir…

P. N.-D. – Quel est l’état d’esprit qui règne actuellement au Vatican ?

P. D. D. – Il y a une forme d’attente fébrile et de grande curiosité, car nul ne sait qui parmi les cardinaux sera le prochain pape. Il ne semble pas y avoir une personne qui surpasse les autres… Jusqu’ici, nous savions, nous les collaborateurs de Benoît XVI, comment les choses fonctionnaient au Vatican. Or, nous tournons une page : la façon d’être pape ne sera sans doute plus la même désormais. J’ai à l’esprit une image de bateau, dont l’appareillage serait le concile Vatican II, et qui, cinquante ans après, quitterait le port pour prendre la route de la nouvelle évangélisation avec un nouveau commandant. Il n’y a donc pas de peur en soi, mais une curiosité non dénuée d’inquiétude en ces moments historiques.

P. N.-D. – Quel est l’agenda actuel ?

P. D. D. – Les chefs de dicastères étant relevés de leur fonction jusqu’à ce que le prochain pape soit élu, nous ne faisons que poursuivre le travail commencé dans les Conseils et les Congrégations et expédions les affaires courantes, comme nous l’avons défini avec nos responsables avant la vacance apostolique. Pendant ce temps, les cardinaux sont rassemblés dans la salle du Synode pour les congrégations générales qui visent à prendre le pouls de l’Église dans les différentes régions du monde. Ces rencontres leur permettent aussi, en s’écoutant mutuellement, de mieux se connaître. C’est à eux que revient la charge de décider de la date d’ouverture du conclave. • Propos recueillis par Ariane Rollier

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