Quel chemin de vie face à la mort ?

Paris Notre-Dame du 30 mai 2013

Alexa Foubert, responsable adjointe de la Pastorale des funérailles pour le diocèse de Paris.
© Ariane Rollier

P. N.-D. – Quand le deuil survient, comment les proches du défunt réagissent-ils ?

Alexa Foubert – C’est un moment à la fois fort et particulier, qui vient tout changer. Un peu comme un tremblement de terre, dont l’intensité diffère selon les circonstances du décès et la proximité que l’on avait avec le disparu. Il est très important à ce moment-là de pouvoir s’exprimer, de parler de sa souffrance... Dans l’immédiat, c’est généralement le cas : les familles et les proches du défunt se retrouvent ; il y a des rites de passage pour rendre hommage à celui qui est mort. Les équipes d’accueil dans les paroisses sont également présentes pour les accompagner et les entourer, ce qui est indispensable.

P. N.-D. – Que se passe t- il par la suite ?

A. F. – La période qui suit est plus difficile à vivre. Dans notre société, le lien social est plus distendu qu’autrefois – un appel téléphonique remplacera une visite – et les gens n’ont pas envie qu’on leur renvoie le reflet de leur souffrance. Aussi, la douleur du deuil est-elle souvent niée et les proches du défunt vivent-ils une grande solitude. Il est très important que nous, catholiques, soyons attentifs. À Paris, il existe différentes initiatives qui méritent de se multiplier, comme le groupe de paroles du Service catholique des funérailles, qui permet à chacun d’être écouté et accueilli avec sa souffrance et ses questionnements. Les paroisses invitent les proches des défunts à la messe du 2 novembre où ils sont cités dans les intentions de prière. Il y a aussi des initiatives individuelles : je pense à une bénévole de la chambre funéraire des Batignolles (17e) qui envoie systématiquement une carte postale au moment de l’anniversaire de la mort. Il est en outre très pertinent que les équipes d’accueil paroissiales suivent les familles rencontrées au moment du décès…

P. N.-D. – Après l’étape du deuil, quel chemin de vie retrouver ?

A. F. – Le deuil est souvent une étape vers un chemin de réconciliation : avec le défunt, avec ceux qui ont pu provoquer sa mort, avec Dieu, avec soi-même, etc. Il est très important d’avoir des lieux pour offrir sa souffrance au Christ. Il n’est pas rare que les personnes qui vivent un deuil aient la grâce de sentir le Christ proche d’elles. C’est une expérience qui aide à mieux saisir le mystère de la Résurrection, de façon plus tangible. Nous autres chrétiens avons cette chance de croire que la vie ne s’arrête pas à la mort : nous sommes appelés à en témoigner auprès de nos contemporains. Enfin, vivre le deuil jusqu’au bout permet de porter du fruit : il rend davantage capable d’empathie, de rencontrer l’autre en profondeur et de l’accueillir avec sa souffrance. Il est fréquent que les bénévoles des équipes deuil y aient eux-mêmes été confrontés. Petit à petit, on apprend aussi à reconstruire sa vie, mais autrement : avec une plus grande simplicité et un besoin renforcé de vérité par exemple. Les joies ne sont plus les mêmes et sont souvent plus profondes. • Propos recueillis par Ariane Rollier

Pour en savoir plus sur la pastorale des funérailles, ou se proposer comme bénévole, contactez Alexa Foubert : 01 53 31 10 91 ; 06 48 27 96 01 ; afoubert@diocese-paris.net

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