Renforcer la vie fraternelle entre prêtres

Paris Notre-Dame du 24 novembre 2011

P.N.-D. - Mgr Vingt-Trois a récemment adressé une lettre aux prêtres de Paris, accompagnant des propositions du Conseil presbytéral sur la vie fraternelle. De quoi s’agit-il ?

P. Emmanuel Boudet, curé de St-Médard (5e) et secrétaire du Conseil presbytéral
© D. R.

P. Emmanuel Boudet – Pendant un an, le Conseil presbytéral, qui joue comme un rôle de sénat autour de l’archevêque, a travaillé sur la collaboration entre prêtres. Sa réflexion a abouti à un texte cadre sur la vie fraternelle que l’archevêque a envoyé à tous les prêtres, l’accompagnant d’une lettre soulignant son importance [1]. Si son contenu n’indique rien de nouveau à proprement parler – la vie fraternelle entre prêtres est une orientation du concile Vatican II –, il donne des indications pratiques sur le renforcement de sa mise en œuvre dans le diocèse.

P.N.-D. -Qu’entendez-vous par vie fraternelle ?

P. Emmanuel Boudet – A Paris, l’on peut facilement vivre sans avoir de liens les uns avec les autres. Et ce, de plus en plus. Or, un élément important de la vie sacerdotale est le soutien fraternel dans les échanges, la prière, la réflexion... Si certaines paroisses accueillent quatre à cinq prêtres, certaines fonctions sont plus solitaires, comme celles d’aumônier d’hôpital, par exemple. Par ailleurs, entre l’enseignement, la pastorale, etc., les prêtres parisiens ont différentes casquettes. Cet aspect « multicartes » ne cessant de se renforcer, cela crée une dispersion géographique dans le ministère des prêtres. Il s’agit donc de voir comment ils peuvent tous participer à une vie fraternelle, chacun étant rattaché à un lieu central où il puisse rencontrer des confrères. Ce soutien se met en place par l’écoute et l’échange, des temps communs de prière et d’étude de la Parole de Dieu, ainsi que par le partage ne serait-ce que pour les repas.

P. N.-D. - Concrètement, qu’est-ce que cela signifie comme changement ?

P. Emmanuel Boudet – L’archevêque, président du Conseil presbytéral, souhaite qu’à chaque nouvelle nomination, un lieu de vie fraternel soit identifié pour le prêtre. Par la lettre qu’il a envoyée, il manifeste son désir que le clergé réfléchisse davantage à sa vie fraternelle et fasse un effort en ce sens. Ce point sera d’ailleurs abordé lors des entretiens réguliers entre les prêtres et les vicaires généraux.

P. N.-D. - Avez-vous des exemples de lieux de vie fraternelle qui fonctionnent ?

P. Emmanuel Boudet – En dehors de nombreux presbytères paroissiaux, je pense notamment à ce qui se fait en commun dans le doyenné Tolbiac-La Glacière dans le 13e (repas et conseil commun régulier) ou encore aux prêtres du Haut-Ménilmontant dans le 20e.

P. N.-D. - Quels sont les prochains sujets de réflexion au Conseil presbytéral ?

P. Emmanuel Boudet – Après s’être penché sur la question de la collaboration des prêtres avec les diacres permanents, et entre prêtres, le Conseil, qui se réunit trois fois par an, devrait à présent réfléchir à la collaboration des prêtres avec les laïcs et aux conseils pastoraux. • Propos recueillis par Ariane Rollier

[1Lettre aux prêtres de Paris, envoyée le 26 octobre 2011, par Mgr Vingt-Trois, accompagnant des propositions du Conseil presbytéral sur la vie fraternelle et le lieu de vie des prêtres.

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