Une œuvre de Karol Wojtyla sur les planches

Paris Notre-Dame du 28 avril 2011

Portés par l’enthousiasme suscité l’année dernière en Suisse par leur interprétation de La Boutique de l’orfèvre – pièce écrite en 1960 par le futur Jean-Paul II – les jeunes acteurs de la troupe des « Compagnons du Wujek » ont souhaité la présenter à Paris au mois de mai.

Répétition à l’aumônerie de Jussieu où un certain nombre de comédiens sont engagés à l’année.
© Ombeline Adrian

Créée en 2010 à l’Institut Philanthropos [1], la troupe se veut la descendance fraternelle et spirituelle du « réseau Wujek », ce groupe de jeunes étudiants rassemblés autour de Karol Wojtyla, alors jeune prêtre en Pologne, dont les réflexions et questionnements ont donné naissance à la pièce. Si la plupart des treize comédiens de la troupe, tous amateurs et étudiants ou jeunes professionnels parisiens, étaient de l’aventure l’an passé, quelques-uns ont été heureux de pouvoir prendre le train en marche. Etienne, 21 ans, élève du très réputé cours de théâtre de Jean-Laurent Cochet à Paris, est de ceux-là : « J’avais décidé de jouer deux pièces avant l’été, dont une qui élève l’âme. Celle-ci me donne l’occasion de véhiculer une vision vraie, non angélique, de l’amour, et de créer des liens forts d’amitié. »

Une valeur prophétique pour notre temps

« Si nous mettons en scène La Boutique de l’orfèvre, c’est d’abord parce que nous sommes persuadés qu’elle a une valeur prophétique pour notre temps », explique Odile Bourrier, 23 ans, metteur en scène de la pièce et étudiante en master de Lettres modernes à la Sorbonne. Dans une société marquée par le divorce et la peur de l’engagement, la force de la pièce est, selon la jeune fille, d’inviter à une réflexion fondamentale sur l’amour humain, sur ses exigences d’absolu et les obstacles auxquels il se heurte.

Un investissement édifiant côté public… et en coulisses !

En plus d’être un bel outil d’évangélisation, La Boutique de l’orfèvre est pour les comédiens l’occasion d’un cheminement personnel. Sophie, 25 ans, se dit ainsi éclairée par Anna, son personnage (voir encadré) : « Anna aide à discerner les moments où l’on cherche l’amour au mauvais endroit et à apprécier de connaître cette espérance qui lui manque tant. » Jeune professionnelle, Sophie vit les répétitions du vendredi comme « une respiration dans la semaine ». • Ombeline Adrian

L’histoire

« Début d’une longue réflexion sur l’amour humain, développée dans la théologie du corps de Jean-Paul II, La Boutique de l’orfèvre met en scène trois couples, entourés d’un chœur de « témoins » qui, spectateurs silencieux, commentent de temps à autre les événements. Thérèse et André, avec une joie pleine et étonnée, retracent la genèse de leur amour et sont frappés par son évidence. Anna et Stéphane font l’amer constat de l’échec de leur mariage. Monique et Christophe, les enfants des deux premiers couples, affrontent l’angoisse et l’incertitude de l’engagement et des perspectives d’avenir. Auprès d’eux, se tient Adam, dans lequel on peut reconnaître Jean-Paul II qui, attentif et discret, conseille et éclaire. Enfin, on devine que le regard bienveillant du vieil orfèvre qui se pose au travers de la vitrine sur tous les couples arrêtés devant sa boutique, n’est autre que le regard d’amour de Dieu sur notre humanité. » • Odile Bourrier, metteur en scène

[1Philanthropos est un Institut de formation universitaire suisse, soucieux de proposer une vision intégrale de la personne humaine et des exigences éthiques par l’étude de la philosophie, de l’anthropologie et de la théologie. Plus d’infos sur www.philanthropos.org

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