Vingt-cinq ans d’épiscopat : l’espérance d’un évêque

Paris Notre-Dame du 8 septembre 2011

P. N.-D. - Vous avez fêté vingt-cinq ans d’épiscopat [1] dimanche dernier, lors d’une messe jubilaire célébrée à N.-D. de Paris par le cardinal André Vingt-Trois, de quoi rendez-vous grâce ?

Mgr Claude Frikart, évêque auxiliaire émérite de Paris, directeur spirituel à la Maison St-Augustin.
© D. R.

Mgr Claude Frikart – Je rends grâce en premier lieu pour mon ordination sacerdotale. J’ai vécu ma mission d’évêque d’abord en tant que prêtre. Car si l’épiscopat est une distinction particulière, par laquelle le prêtre est appelé à se donner différemment, c’est l’ordination sacerdotale qui donne tout son sens à notre mission ; celle d’être un signe visible de la présence de Jésus parmi les hommes. Comme prêtre eudiste, œuvrer en tant que curé de paroisse – en l’occurrence au St-Esprit (12e), pendant douze ans – a été pour moi la mission la plus gratifiante de mon ministère. Dans la joie d’avoir été appelé au sacerdoce, je rends grâce également d’avoir pu travailler, en tant qu’évêque auxiliaire, aux côtés du cardinal Jean-Marie Lustiger, pour le soutien des vocations à Paris. Je suis encore frappé par son intuition forte dans ce domaine.

P.N.-D. - Quels ont été les points marquants de votre épiscopat ?

Mgr Claude Frikart – Ma mission d’évêque consistait d’abord à favoriser la communion et le travail pastoral de l’archevêque de Paris avec ses prêtres. Dans la dynamique insufflée par le cardinal Lustiger, nous avons pu encourager la coresponsabilité des laïcs dans le travail missionnaire que nous avons à faire dans l’Église. Particulièrement chargé de la pastorale des migrants, j’ai été heureux de travailler en lien avec le monde des étrangers à Paris – une mission pour laquelle mes treize années de ministère en Côte d’Ivoire m’ont beaucoup aidé. J’y ai appris à apporter le Christ en tenant compte de l’histoire d’un peuple. Enfin, chargé des Relations avec le judaïsme, je suis heureux d’avoir accompagné le travail du cardinal Lustiger dans cette reconnaissance du peuple juif comme « nos frères aînés », selon les mots de Jean-Paul II. Nous bénéficions tous encore aujourd’hui, de cette invitation à approfondir notre fraternité avec le peuple élu.

P.N.-D. - Quel message d’espérance adressez vous à l’Église de Paris ?

Mgr Claude Frikart – Nous avons la chance extraordinaire de compter quelque 500 prêtres à Paris : une communauté sacerdotale jeune et dynamique. Nous avons environ 80 séminaristes et j’ai eu la joie d’accompagner une bonne quinzaine de jeunes entrés à la Maison St-Augustin l’année passée. Enfin, la pratique religieuse a beau être décriée, elle reste forte à Paris. Il s’agit là d’un terreau très précieux pour notre vie pastorale et pour la mission. Je rends grâce pour cette vitalité, signe d’espérance pour l’esprit missionnaire insufflé à Paris par le cardinal Lustiger et, aujourd’hui, par le cardinal André Vingt-Trois. • Propos recueillis par Laurence Faure

[1Mgr Claude Frikart a été ordonné évêque auxiliaire de Paris le 2 septembre 1986, par le cardinal Jean-Marie Lustiger. Retraité de l’épiscopat depuis 1997, il a été administrateur du diocèse de Pontoise durant plus d’un an (1999-2001), et il est, depuis dix ans, directeur spirituel à la Maison St-Augustin.

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