Vivre l’Avent en famille

Paris Notre-Dame du 15 décembre 2011

Pour la troisième édition de sa série d’Avent, Paris Notre-Dame est allé à la rencontre d’une famille. Un univers dans lequel les enfants sont invités à grandir en attendant Noël.

La couronne, le calendrier, la confection de la crèche sont autant d’éléments qui permettent aux enfants de mesurer le temps et d’entrer dans l’Avent
© Laurence Faure

16h30. La sonnerie de l’école retentit, une kyrielle d’enfants déboule sur le trottoir. Timothée, 7 ans et demi, Clarisse, 5 ans et demi et Côme, 4 ans, courent retrouver leur mère Gaëlle et leur petite soeur de 2 ans, Madeleine. Une fois le sacro-saint goûter distribué, la petite troupe se met en route : on rentre à la maison. Jusqu’ici, rien d’ « anormal ». Pourtant cet après-midi, Gaëlle et ses enfants, paroissiens de N.-D. de La Salette (15e), vont s’arrêter à l’église sur le chemin du retour… « parce que c’est l’Avent », claironne Clarisse avant d’engloutir un bout de pain et de chocolat. Le détour semble apprécié par les jeunes têtes qui,une fois arrivés dans l’église, s’installent devant la crèche, le temps d’une courte prière guidée par leur mère. « Depuis que l’Avent a commencé, je fais cette halte dès que possible avec les enfants en rentrant de l’école, explique-telle. Ils sont très réceptifs à ce petit rituel, cela leur permet de mettre des mots sur leur attente, d’apprendre à prier Jésus qui vient. » Pour cette jeune mère de famille,
préparer Noël avec des enfants, c’est concret. Et chaque tradition rattachée à cette fête peut prendre un sens nouveau pour peu qu’on les implique. À commencer par les cadeaux.

Ouvrir son regard

Car si Clarisse s’exclame qu’elle les attend avec impatience et que
Côme trépigne de joie à côté d’elle en entendant le mot, ils se préparent aussi à offrir eux-mêmes des cadeaux « aux pauvres, comme l’année dernière », se rappellent Timothée et Clarisse. Heureux
de tenter l’expérience cette année encore, les deux aînés imaginent
déjà les sachets remplis de petits sablés qu’ils fabriqueront et qu’ils iront offrir aux personnes de la rue de leur quartier. Cette étape leur apprend à donner. D’autres leur apprennent à contempler et à s’émerveiller. Comme la décoration du sapin – symbole de vie puisqu’il ne perd pas ses épines en hiver – qu’ils installeront dans quelques jours. Comme la confection de la crèche, dans laquelle les enfants ont déjà installé « chacun leur ange », ainsi que l’explique fièrement Timothée en montrant du doigt le sien, « l’Ange de la Parole ». Les autres, « Émerveillement », « Merci » et « Amour », disposés avec attention par leurs petits propriétaires, reposent sagement
autour de l’âne, du bœuf et des bergers. Plongés dans cet univers
devenu familier, Timothée, Clarisse, Côme et Madeleine sourient aux anges. • Laurence Faure

LE REGARD DE… Catherine Lebrun, responsable de la petite enfance pour la catéchèse de Paris

« Quatre semaines, c’est un temps long pour des enfants. Il est bon de mettre des mots sur cette période, pour les aider à mesurer le
temps qui passe. L’Avent est un temps d’attente joyeux ; on attend Celui que l’on aime et l’enfant y est particulièrement sensible. Cette joie se manifeste par exemple à travers la lumière des décorations de Noël qui brille dans la nuit. Elle symbolise l’amour de Dieu qui vient illuminer notre vie et qui nous fait passer de la tristesse à la joie. La lumière de Noël chasse les peurs. Les enfants – les adultes aussi ! – sont réceptifs à ces signes visibles. Enfin, Noël est la fête familiale par excellence, où l’enfant peut prendre la mesure de l’amour qui se partage dans ce premier lieu de l’éducation et de la transmission de la foi : c’est avant tout en famille que l’enfant apprend à aimer, à partager à donner. » • Propos recueillis par L. F.

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