À écouter : Y-a-t-il des péchés spécialement graves ?

« Même à la lumière du pardon de Dieu qui n’a pas de limites, tout ne se vaut pas. Il y a les petits péchés et les gros péchés. Il y a ceux qui ternissent en nous l’éclat de la lumière divine et ceux qui nous plongent dans l’obscurité parce qu’ils nous séparent de la vie de Dieu. ». Une chronique de Mgr Denis Jachiet, vicaire général.

À écouter : Y-a-t-il des péchés spécialement graves ?
« Même à la lumière du pardon de Dieu qui n’a pas de limites, tout ne se vaut pas. Il y a les petits péchés et les gros péchés. Il y a ceux qui ternissent en nous l’éclat de la lumière divine et ceux qui nous plongent dans l’obscurité parce qu’ils nous séparent de la vie de Dieu. ». Une chronique de Mgr Denis Jachiet, vicaire général.

Resquiller dans le métro, cela n’a tout de même pas la même gravité que de braquer une banque ! Mais enfin, puisque Dieu peut tout pardonner à celui qui se repent sincèrement, ne peut-on considérer que la gravité du mal commis importe peu ? Tout péché, pourvu qu’on l’avoue en confession et qu’on le regrette véritablement, ne serait en fin de compte qu’une peccadille devant la grandeur du pardon de Dieu !

Eh bien non ! Même à la lumière du pardon de Dieu qui n’a pas de limites, tout ne se vaut pas. Il y a les petits péchés et les gros péchés. Il y a ceux qui ternissent en nous l’éclat de la lumière divine et ceux qui nous plongent dans l’obscurité parce qu’ils nous séparent de la vie de Dieu. Ces derniers péchés, on les appelle mortels. Ce sont des actes que l’on sait graves, commis en pleine conscience et dans lesquels on s’est engagé de son plein gré. Il est donc important de comprendre qu’il y a des fautes graves et délibérées, telles que le crime ou l’adultère. Pour pouvoir être pardonnés, ces péchés-là demandent des actes décisifs de conversion.

Le pape François a voulu le mentionner dans sa bulle pour le jubilé de la miséricorde : « Mon appel à la conversion s’adresse avec plus d’insistance à ceux qui se trouvent éloignés de la grâce de Dieu en raison de leur conduite de vie » (Misericordiae Vultus n°19). Le pape a jugé utile de mentionner certains crimes de notre monde actuel pour en souligner la gravité. Il dénonce « ceux qui participent à une organisation criminelle quelle qu’elle soit » et usent de « la violence pour amasser de l’argent. » Il avertit aussi les « personnes fautives ou complices de corruption. » Car « la corruption est un acharnement dans le péché qui entend substituer à Dieu l’illusion de l’argent comme forme de pouvoir. »

A ces personnes engagées dans le mal d’une particulière gravité le pape lance un appel saisissant :
« Voici le moment d’écouter pleurer les innocents dépouillés de leurs biens, de leur dignité de leur vie même. » Écouter ces pleurs pour prendre conscience des vies qu’ils ont brisées. Il leur demande ensuite d’avoir le courage de se rendre aux autorités. Il leur demande « d’accueillir l’appel à la conversion et de se soumettre à la justice. » C’est alors que l’Église peut leur offrir la miséricorde comme chemin de délivrance et de réconciliation.

Année sainte de la miséricorde

Chronique de Mgr Denis Jachiet