Année sainte Geneviève : « Sa lumière nous a permis de tenir bon »

Paris Notre-Dame du 17 juin 2021

Malgré les déconvenues causées par la crise sanitaire, le P. Denis Metzinger, membre de l’équipe organisatrice et curé de St-Étienne-du-Mont, tire un bilan positif de l’Année sainte Geneviève, commémorant les 1600 ans de la naissance de la patronne de la Ville de Paris.

Le P. Denis Metzinger est membre de l’équipe diocésaine de l’Année sainte Geneviève et curé de St-Étienne-du Mont (5e).
© Isabelle Demangeat

Paris Notre-Dame – En 2020, la pandémie a tourmenté l’Année sainte Geneviève. Pouvez-vous nous raconter cette première année de célébration ?

P. Denis Metzinger – L’Année diocésaine a été lancée le 11 janvier 2020 par une grande procession du reliquaire depuis St-Étienne-du-Mont (5e) jusqu’à l’abside de Notre-Dame, à la fin de laquelle l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a remis à l’ensemble des paroisses et communautés le cierge de sainte Geneviève. Ce fut un grand moment de joie et d’enthousiasme comme l’a été aussi la grande soirée missionnaire : le 25 janvier, les différents clochers ont laissé les portes des églises ouvertes durant la soirée et distribué des petits pains comme Geneviève qui, en son temps, avait nourri les Parisiens. Dès les premières semaines, l’engouement des différentes paroisses parisiennes était très fort. Théâtre, concerts, sorties, animations avec les enfants, pèlerinages… Les fidèles étaient au rendez-vous pour faire découvrir cette figure essentielle au sein de leur paroisse. Puis, la pandémie est arrivée et de nombreux événements ont été annulés ou reportés. Mais, dans la difficulté, Geneviève a été perçue différemment, de manière plus intime. Selon le souhait de l’archevêque, elle a continué à être priée dans les églises et les maisons. De son vivant, Geneviève était un secours pour les Parisiens face aux grandes catastrophes telles que la peste ou les inondations. La patronne de la Ville de Paris, dotée d’une foi tenace, nous a protégés également en 2020, puis en 2021. Sa lumière nous a permis de tenir bon, de nous accrocher pendant cette crise marquée par la solitude, la peur, la maladie.

P. N.-D. – Quel bilan spirituel tirez-vous de cet anniversaire ?

D. M. – Cette célébration a constitué un grand moment de découverte et de réappropriation de cette figure humaine, parisienne et spirituelle. Nous avons tous appris à l’école que Geneviève était celle qui chassait le mal. Mais cette figure est beaucoup plus : c’est une femme debout, solide, qui prend sa place dans la société. Issue de la noblesse, elle a profité de son rang pour servir Dieu. Son courage et son espérance constituent une source d’inspiration pour beaucoup d’entre nous. Un bel héritage que nous avons eu l’occasion de transmettre avec joie, au cours de l’année, aux non-croyants.

P. N.-D. – Le 14 septembre 2020, Mgr Michel Aupetit a annoncé la prolongation de l’Année sainte Geneviève qui se clôturera fin 2021. Quels sont les derniers événements confirmés ?

D. M. – Afin de rendre grâce à sainte Geneviève, du 1er au 4 juillet, l’église St-Étienne-du-Mont accueillera durant quatre nocturnes un beau spectacle, centré autour de l’histoire de la patronne de la Ville de Paris, mêlant théâtre et chant, proposé et joué par des bénévoles provenant des différentes paroisses. De leur côté, le Collège des Bernardins (5e), l’université de la Sorbonne et l’Académie organisent conjointement du 3 au 5 novembre un colloque scientifique qui fera l’objet d’une publication. Enfin, du 3 au 12 décembre sera joué le grand spectacle Faire revivre Lutèce au moment de sainte Geneviève, annulé en décembre 2020. Au total, 500 bénévoles et fidèles parisiens sont mobilisés. Leur enthousiasme est un magnifique témoignage qui permet de clore en beauté cet anniversaire.

Propos recueillis par Alice Papin

Sainte Geneviève 2020

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