Aux Antilles, « confinés et en communion »

Paris Notre-Dame du 7 mai 2020

La crise sanitaire nous oblige à imaginer d’autres formes d’initiatives pastorales. Elle soulève beaucoup d’interrogations sur la façon de maintenir le lien entre nous, de rester présent auprès des plus fragiles. Afin de nous nourrir, nous avons ouvert cette page à des prêtres de Paris et au-delà. Cette semaine, Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), nous partage la vie de son Église en confinement.

Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), bénissant son diocèse, le dimanche 26 avril 2020.
© D.R.

Le 17 mars, la France, en métropole et en Outre-mer, entrait en confinement. Dans les îles françaises des trois océans (Atlantique, Indien et Pacifique), les catholiques ont découvert et respecté les consignes, notamment celles de la suppression des offices publics. Par conséquent, les évêques et les prêtres ont rapidement adopté les moyens modernes de diffusion des célébrations.

Ainsi, les célébrations de la Semaine sainte et de Pâques ont été vécues en communion spirituelle avec les fidèles de toutes les îles, par les radios et les télévisions. La Vigile pascale et la messe de Pâques ont été suivies dans notre archipel sur la radio publique Guadeloupe La Première, des télévisions, mais aussi, Radio massabielle (RCF), ainsi que sur les chaînes YouTube, ou encore, via les réseaux Facebook. Les chiffres de participation à ces célébrations sont impressionnants. Le week-end de Pâques, vécu habituellement sur les plages, a finalement permis des rencontres en famille autour de la messe, placée au cœur de cette fête. La ferveur habituelle vécue dans les îles a mis en avant, du fait du confinement, une forte communion spirituelle !

Huit jours plus tard, pour la fête de la Divine Miséricorde, le dimanche 19 avril, le diocèse de Martinique a vécu un temps fort unique. Il s’agissait en effet du cinquième anniversaire de l’ordination épiscopale de Mgr David Macaire, évêque de Saint-Pierre et Fort-de-France (Martinique), et du jour choisi pour célébrer les ordinations de deux Antillais. Ces dernières se sont donc déroulées à huis-clos, dans l’église Emmaüs de Fort-de-France (Martinique) avec la participation de 40 000 fidèles branchés sur la webtv du diocèse ! Jacques Platon a été ordonné diacre en vue du sacerdoce et Neuville Cospar, prêtre pour le diocèse de la Martinique. Un événement dans la région, une grâce pour toute l’Église ! Et la semaine suivante, le dimanche 26 avril, à l’issue de la messe à Basse-Terre (Guadeloupe), nous avons vécu l’émouvante bénédiction de la ville et du diocèse depuis le parvis de la cathédrale.

Depuis deux mois, nos communautés vivent ce temps inédit dans l’espoir de revenir bien vite dans les églises. Les soixante-quatorze catéchumènes adultes de Guadeloupe, les centaines de jeunes, prêts pour la confirmation, souhaitent recevoir prochainement le don de Dieu dans leurs paroisses… Mais, comme nous l’avons récemment écrit à nos prêtres [1], malgré la tempête de cette pandémie, ce temps peut constituer comme une retraite spirituelle, dont nous sortirons grandis dans la foi et la joie de servir. Et la vie paroissiale continue autrement, ainsi que les messes, célébrées en diffusion.

Nos diocèses, reliés à Rome et à la France, s’unissent aux prières dans la ville éternelle, à Paris et à Lourdes grâce à la radio diocésaine, à KTO et à l’émission du Jour du Seigneur. La communion spirituelle se vit très réellement dans ces circonstances particulières.

Mgr Jean-Yves Riocreux

[1Lettre des évêques des Antilles-Guyane aux prêtres, avril 2020. (voir aussi : guadeloupe.catholique.fr)

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