Comment préparer Noël en famille ?

Paris Notre-Dame du 26 novembre 2009

Anne Mayol, coordinatrice de la Pastorale des familles du diocèse de Paris
© D. R.

P. N.-D. – Comment vivre l’Avent en famille ?

Anne Mayol – Nous pouvons percevoir trois niveaux de préparation à Noël.

Le premier est d’ordre matériel, manuel : une couronne de l’Avent, le rangement de sa maison, un coin prière. On peut définir un thème pour la crèche et l’installer au fur et à mesure du temps qui passe, avec un ajout d’élément semaine après semaine. Il s’agit d’aménager l’espace pour recevoir quelqu’un qui vient nous visiter et de nous tenir dans une attente active.

Le deuxième est la dimension ecclésiale de ce temps. C’est toute l’Église qui est en attente. La liturgie nous invite à le vivre dans nos communautés dominicales. C’est ensemble que nous entrons toujours plus avant dans ce grand mystère de Dieu fait homme. Nous pouvons relire les Évangiles des quatre dimanches de l’Avent, en parler en famille en mettant en valeur tel ou tel mot, telle ou telle attitude à vivre, comme celle de l’espérance ou de la conversion proposée par Jean-Baptiste.

La troisième dimension est d’ordre spirituel : en se mettant davantage en présence du Seigneur. Quel temps décidons- nous de consacrer à la prière, personnelle, familiale, communautaire ? Sous quelle forme ? Allumer une bougie supplémentaire chaque dimanche, chanter, mémoriser un verset de psaume chaque soir, porter dans la prière telle intention ou personne. Préparer son cœur à la venue du Seigneur c’est aussi « aplanir la route », par exemple, travailler à plus de paix dans la vie familiale en étant plus accueillants les uns envers les autres.

P. N.-D. – Noël est un temps qui ravive aussi les blessures pour ceux qui souffrent de solitude. Comment les aider ?

A. M. – En effet, Noël est un moment douloureux pour ceux dont les familles souffrent de séparations ou de solitude. Ils sont nombreux. N’hésitons pas à avoir des attentions délicates envers les personnes de notre entourage qui connaissent ces situations : une carte, des petits gâteaux, un petit personnage fabriqué par les enfants offert pour la crèche. La grâce de Noël est celle de la paix apportée aux hommes de bonne volonté : chacun peut en transmettre la promesse. Place à l’imagination !

P. N.-D. –Comment ne pas perdre de vue le sens de Noël dans une société qui nous pousse plus à la consommation qu’à l’intériorité ?

A. M. – Nous ne sommes pas à l’abri de la surenchère commerciale. Dans un quotidien souvent agressif, profitons de ce temps de l’Avent pour ménager des instants de calme et de silence, pour dire du bien des autres, pour apprécier ce prochain qui nous est indispensable. Nous ne redirons jamais assez le sens de Noël : c’est d’abord Dieu qui nous fait un cadeau inouï ! Nous nous inscrivons dans cette dynamique. Quand l’amour que nous avons les uns pour les autres est le lieu où s’expriment ces échanges de cadeaux, alors oui, ils ont toute leur place. Il ne suffit pas de réunir les conditions extérieures du bonheur pour être réellement heureux : la joie vraie, profonde, durable, naît de la relation : avec Dieu, avec les autres, avec soi-même. • Propos recueillis par Ariane Rollier

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