Des paroisses orthodoxes de tradition russe se rattachent à Moscou

L’archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale (AERO) a confirmé son rattachement au Patriarcat de Moscou, après avoir été près de 90 ans sous protection canonique du Patriarcat de Constantinople. Le regard du Vatican News.

La rupture est désormais consommée : l’archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale (AERO) a confirmé son rattachement au Patriarcat de Moscou, après avoir été près de 90 ans sous protection canonique du Patriarcat de Constantinople.
Manuella Affejee- Cité du Vatican

« J’ai décidé ce jour de me mettre, ainsi que notre archevêché, sous l’obédience canonique proposée par le Patriarcat de Moscou afin de répondre aux besoins des communautés qui le composent » : c’est ce qu’écrit, dans une lettre adressée à l’ensemble des fidèles, Mgr Jean de Charioupolis, archevêque des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, après la tenue d’une assemblée extraordinaire de l’archevêché convoquée le 7 septembre dernier.

La fin d’une ère
Ce choix historique s’est en quelque sorte imposé, au regard de l’annonce totalement inattendue, faite il y a moins d’un an, par le Patriarcat de Constantinople de révoquer le Tomos par lequel il octroyait à cet archevêché le statut d’exarchat. En pratique, il préconisait sa dissolution pure et simple et le rattachement de ses paroisses aux métropoles grecques des pays où elles se trouvent.
Il est peu de dire que cette décision a profondément contristé les fidèles et le clergé de cet exarchat issu de l’immigration russe anti-bolchévique et qui s’était rattaché depuis 1931 au Patriarcat de Constantinople. C’est à l’ombre de sa protection canonique que cet archevêché, fort d’une importante autonomie, a pu se déployer avec dynamisme, devenant le foyer d’un rayonnement spirituel et intellectuel allant bien au-delà des frontières de l’Europe occidentale.

Un choix source de dissensions
Aujourd’hui, l’exarchat ne compte plus qu’une centaine de paroisses, -en France, dans le Bénélux et les pays scandinaves-, et doit composer avec une baisse notable des vocations. Hors de question pour autant de consentir à sa disparition ; la seule option envisageable était donc le rattachement à un autre patriarcat. Et c’est celui de Moscou qui a été choisi… celui-là même dont l’archevêché avait rejeté la tutelle en 1931 en raison de ses collusions avec le pouvoir soviétique. Le passif est donc lourd.
Aussi la perspective d’un rattachement a-t-elle soulevé de vifs débats en interne ; si la majorité des fidèles et du clergé de l’exarchat ont souscrit à cette solution, beaucoup s’interrogent avec inquiétude sur la marge de manœuvre que leur concédera Moscou ; en d’autres termes, ils se demandent si leur identité et leur tradition ecclésiale seront respectées.
Source : Vatican news, octobre 2019

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