Des petits pas de plus pour sauvegarder la Création

Paris Notre-Dame du 11 octobre 2018

Un an après le lancement du label Église verte, une journée oecuménique a rassemblé, dimanche 7 octobre, à St-Gabriel (20e), près de deux cents fi dèles parisiens autour de la question écologique.

Parmi les sept ateliers proposés lors de la Journée Église verte pour la Création : Fabriquer ses produits de toilette. Ici, dans la cuisine de la paroisse St-Gabriel (20e), les fidèles étaient invités à faire du dentifrice en poudre.
© Isabelle Demangeat

Elles ont un peu l’attirail des parfaites blogueuses en vue, Barbara et Céleste. Huiles essentielles, huiles végétales, eau de chaux, argile blanche, blanc de Meudon sont soigneusement disposés devant elles. En revanche, pas de caméra à leurs côtés. Mais une quinzaine de fidèles parisiens, les yeux et oreilles bien ouverts, reproduisant consciencieusement les gestes de la quadragénaire et de sa fille. Venus des quatre coins du diocèse, ils participaient à l’atelier Fabriquer ses produits de toilette proposé, ce dimanche 7 octobre à St-Gabriel (20e), à l’occasion de la Journée Église verte pour la Création.

Articulée autour d’une Messe de la Création présidée par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, cette journée avait pour but de célébrer le premier anniversaire du lancement du label Église verte. Label s’adressant aux communautés chrétiennes françaises désirant « s’engager pour le soin de la Création », dont St-Gabriel fut la première paroisse parisienne à bénéficier. Et ce, « grâce à ses paroissiens », comme le souligne le P. Bertrand Cherrier. À l’issue d’un déjeuner tiré du sac où les jerricans ont remplacé, à table, les bouteilles d’eau en plastique, le curé de St-Gabriel raconte ainsi, avec enthousiasme, aux deux cents fidèles parisiens rassemblés pour l’occasion, les débuts de la transition écologique amorcée par sa paroisse. « Après la lecture de l’encyclique Laudato Si’ publiée par le pape François en 2015, certains paroissiens ont décidé d’agir. » Le groupe Vivre Laudato Si’ prend alors forme. Et commence à organiser des rencontres, conférences, distribuer des conseils pratiques et mettre en place un compost paroissial.

Une conversion écologique « eschatologique »

À l’échelle de l’urgence planétaire d’une conversion écologique, ces mesures peuvent paraître dérisoires. Elles sont pourtant à compter, selon Isabelle Veillet, représentant, ce dimanche 7 octobre, la Fédération protestante de France, parmi ces « petites gouttes d’eau », ces « pierres à l’édifice », ces « petits pas ». Ceux-ci pourront ainsi « se propager par cercles concentriques afin d’impulser un mouvement de remise en cause de notre modèle économique actuel », explique Patrice de Plunkett, journaliste écrivain et blogueur, auteur de Cathos, écolos, même combat ? (Éd. Peuple libre) qui qualifie cette conversion écologique d’« eschatologique ». « La Création toute entière attend d’être associée à la nature humaine », explique-t-il. En attendant, la dynamique paroissiale fonctionne. En témoigne l’histoire de Marie-Christine. Reconnaissant avoir longtemps été loin de toute considération écologique, la paroissienne de St-Gabriel a commencé, depuis qu’elle a rencontré des membres du groupe Vivre Laudato Si’, à délaisser les sacs en plastique en magasin. Elle éteint aujourd’hui l’eau du robinet quand elle se brosse les dents, et s’est même mise, « il y a deux ou trois mois », au compost. Son exemple l’illustre bien : en écologie aussi, il suffit de poser le premier pas. Le reste suit. Y compris au sein des paroisses.

Isabelle Demangeat

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