Écoles en Terre Sainte

Paris Notre-Dame du 5 septembre 2019

Du 11 au 30 septembre se tient, au siège du Réseau Barnabé, une exposition de 45 photos en noir et blanc, illustrant la vie dans les écoles tenues par les communautés chrétiennes de Terre Sainte de 1895 à nos jours. Des clichés numérisés par l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. Les explications d’Alice de Rambuteau, commissaire de l’exposition.

En 1963, la cour de l’école de la ville de Zarqa (Jordanie), dans sa seconde paroisse, dite « Zarka-Nord », avec son curé italien, le père Mario Furlan (à gauche).
© D.R.

Paris Notre-Dame – Pourquoi avoir monté cette exposition ?

Alice de Rambuteau – En premier lieu, afin de montrer qu’en Terre Sainte [entité regroupant les territoires palestiniens et Israël, NDLR] la présence des écoles chrétiennes est ancestrale.
Les Franciscains sont là depuis 800 ans, et la plupart des congrégations religieuses le sont depuis le XIXe siècle. Ces ordres religieux ont ouvert des hôpitaux et des écoles qui existent toujours. C’est le cas des écoles présentées ici. Près de 35 000 élèves y sont scolarisés, dont une grande partie sont musulmans. Dans le même temps, le patriarcat latin a souhaité implanter des écoles dans tous les villages, en les rattachant à une paroisse.
Nous voulions aussi mettre l’accent sur l’importance de la présence française dans ces territoires. La plupart des personnes de 50 ans et plus parlent français, mais les jeunes générations l’étudient de moins en moins car ce n’est pas une option au bac. D’où le travail du consulat de France à Jérusalem qui, depuis plusieurs années, met tout en œuvre pour que cette présence perdure.

P. N.-D. – À quoi ressemble le quotidien des professeurs et des élèves de ces écoles ?

A. R. – C’est une réalité complexe. Il existe de toutes petites écoles de village, qui tirent parfois le diable par la queue, mais aussi de grosses institutions avec de nombreux élèves. Quant au quotidien d’un professeur ou d’un élève, il reflète la réalité de cette région du monde. Là-bas, il est difficile de se projeter dans l’avenir, et pour les parents de dire : « Mon enfant est en seconde, j’aimerais qu’il soit ébéniste ou qu’il étudie à la fac. » Ils ne savent pas s’ils seront toujours sur place dans quelques années, si leur pays sera en guerre ou non… Ce qui frappe aussi, c’est à quel point le peuple palestinien est avide d’apprendre, de s’enrichir de l’autre.

P. N.-D. – En quoi les aidez-vous dans leur quotidien ?

A. R. – Le Réseau Barnabé accompagne le travail du service culturel du consulat général de France à Jérusalem. Nous assurons la formation pédagogique des professeurs sur place, mais aussi en France au sein des établissements scolaires et des organismes de formation de l’Enseignement catholique. Nous mettons aussi en lien des écoles locales et françaises. Ces échanges ont l’immense mérite de faire vivre la langue française grâce à des productions communes. Et ils permettent la découverte de l’autre, dans ses différences mais aussi dans tout ce que nous avons en commun. Finalement, c’est ainsi que les liens se créent le mieux.

Propos recueillis par Priscilia de Selve

En pratique
L’exposition se tient du 11 au 30 septembre, du lundi au samedi, de 9h à 19h, dans les locaux de l’Enseignement catholique diocésain. 76, rue des Saints-Pères, 7e.
Entrée libre.
Plusieurs conférences sont prévues.
Visites guidées possibles avec le P. Jean-Michel de Tarragon, dominicain, responsable de la photothèque de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem.
Catalogue en vente au prix de 20 €.
Informations :
reseaubarnabe.org/home/expo

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