Élie et le silence

Chronique de Mgr Renauld de Dinechin : « Le secret – le vrai combat quotidien – c’est de choisir chaque jour, un temps pour Dieu seul. Et de supporter le silence. Le silence de Dieu… au milieu du bruit des hommes. »

Chronique de Mgr Renauld de Dinechin "Élie et le silence"


 Réécouter les émissions sur Radio Notre Dame

Chronique Élie et le silence

Paris est une ville bruyante. Le taux de décibel est bien plus élevé qu’à la campagne : comment vivre dans le bruit ? Comment gérer le stress ? On invente des protections. Toutes sortes de doubles vitrages quand on en a les moyens. On s’équipe d’un baladeur pour aller dans le métro. Reste que pour beaucoup le bruit génère le stress.

Le jeune Florian, de retour de Lourdes où il avait participé au Frat, m’écrit longuement. Il habite un quartier populaire où la question de la promiscuité est quotidienne : « Je suis parti au Frat ! J’ai partagé des moments inoubliables. J’ai prié. Mes prières ont été entendues, c’est sûr ! Mais en revenant sur Paris, je n’ai pas toujours respecté mon engagement de bon chrétien. Comme aller à la messe tous les dimanches. J’en ai déduit que passer trop de temps sans la prière conduisait à des soucis interminables. J’en ai fait les frais. Depuis, j’ai repris la prière ; mais différemment : en parlant à Dieu comme à mon meilleur ami, en lui disant l’essentiel. Je sais qu’il m’entend. Il travaille de son côté ». Voilà le secret : parler à Dieu comme à son meilleur ami !

[Le témoignage de Florian m’évoque celui du prophète Elie. Il cherchait Dieu. Il le cherchait en marchant dans la montagne. Vint un ouragan ; mais Dieu n’était pas dans l’ouragan. Puis un tremblement de terre. Puis l’éclair ! Dieu n’était pas dans les manifestations bruyantes. Vint alors le doux murmure d’une brise légère. C’est là que Dieu voulait s’entretenir avec son ami.]

La culture de l’appel demande à ce que soient mis en œuvre des espaces de silence. D’intériorité. Où dans nos espaces bruyants, Dieu puisse se frayer un chemin dans le murmure d’une brise légère. Nombreux sont les enfants qui ont créé un espace pour Dieu dans leur chambre… parfois au milieu de bien du fatras ! « Dans ma chambre, - me disait Pauline - j’ai un petit coin prière où je prie tous les soirs pendant cinq minutes »

Notre tentation à tous, c’est l’activisme. Et aussi le divertissement dans le bruit. Le secret – le vrai combat quotidien – c’est de choisir chaque jour, un temps pour Dieu seul. Et de supporter le silence. Le silence de Dieu… au milieu du bruit des hommes.

Année de l’appel (2013-2014)

Culture de l’appel : Chronique audio de Mgr de Dinechin