Est-ce que je crois dans le sacerdoce ?

Chronique de Mgr Renauld de Dinechin : « On attend du prêtre qu’il soit un bon pasteur. On lui reproche vite de n’être pas brillant dans son sermon, ou ennuyeux ; pas bien organisé, ou trop directif ; pas assez ouvert d’esprit. Chaque prêtre a ses limites. Et même ses péchés. Demeure la question de foi : est-ce que je crois dans le sacerdoce des prêtres ? »

Chronique de Mgr Renauld de Dinechin “Est-ce que je crois au sacerdoce ?”


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Chronique : Est-ce que je crois dans le sacerdoce ?

Est-ce que je crois dans le sacerdoce des prêtres ? Question importante. Le scepticisme est fort aujourd’hui. On attend du prêtre qu’il soit un bon pasteur. On lui reproche vite de n’être pas brillant dans son sermon, ou ennuyeux ; pas bien organisé, ou trop directif ; pas assez ouvert d’esprit. Chaque prêtre a ses limites. Et même ses péchés. Demeure la question de foi : est-ce que je crois dans le sacerdoce des prêtres ?

Ai-je de l’estime pour les prêtres ? Le curé d’Ars était fasciné par le mystère du sacerdoce : « c’est le prêtre qui continue l’œuvre de rédemption sur la terre … affirmait-il ». « Si l’on comprenait bien le prêtre sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d’amour… ». « Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus [1] ». Quand le prêtre exerce sa mission, « c’est le Christ Lui-même qui est présent à son Église en tant que tête de son Corps [2] ». C’est ce que l’Église exprime en disant que le prêtre agit au nom du Christ (in persona Christi Capitis).

Lors d’un pèlerinage Thérèse Martin avait été choquée profondément de voir des prêtres gourmands et mal élevés. Ça ne correspondait pas à la haute idée du sacerdoce qu’elle se faisait. Cela n’a fait qu’aiguiser en elle le désir de prier pour les prêtres. Pour la sanctification des prêtres. Et quand elle est devenue carmélite, elle offrait sa vie pour les prêtres.

Heureusement : Jésus n’a pas attendu que ses apôtres soient parfaits pour les envoyer en mission. Parmi eux il a même connu un traitre, un lâche et deux ambitieux ; mais il leur donnait sa confiance. « Jésus, apprends-nous à regarder nos prêtres comme tu regardais tes apôtres. Comme tu posais ton regard sur Pierre après le triple reniement : « Le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre » ».

Est-ce que je crois dans le sacerdoce des prêtres ? Il y a deux tentations : la tentation du regard extérieur qui ne voit que les défauts et qui juge ; et la tentation de considérer le prêtre comme un fonctionnaire, en gardant la distance. Le secret c’est de m’adresser à Jésus, dans le prêtre.

[1Nodet, Jean-Marie Vianney 100. Cité dans CEC n° 1589.

[2CEC n° 1548.

Année de l’appel (2013-2014)

Culture de l’appel : Chronique audio de Mgr de Dinechin