François Clavairoly réagit aux vœux 2020 d’Emmanuel Macron adressés aux religions

Le président a adressé le 9 janvier ses vœux 2020 aux représentants des religions. « En miroir des tensions internationales, des peurs et des colères qui traversent notre société, Emmanuel Macron a salué la parole de concorde et de paix que portent les cultes », a retenu François Clavairoly.

Emmanuel Macron est rompu à l’exercice. Le président a adressé le 9 janvier ses vœux 2020 aux représentants des religions.

“C’était un discours long et chaleureux”, a souligné François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF). À ses côtés, la pasteure Anne-Laure Danet, en charge des relations œcuméniques pour la FPF, était la seule femme au sein d’un aéropage masculin rassemblant aussi les représentants du judaïsme, du catholicisme, de l’islam et du bouddhisme. En présence du ministre de l’intérieur Christophe Castaner, le président Emmanuel Macron a reçu, jeudi 9 janvier en fin d’après-midi, une vingtaine de représentants des principales religions au palais de l’Élysée. (NDLR, des membres de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF).

« En miroir des tensions internationales, des peurs et des colères qui traversent notre société, Emmanuel Macron a salué la parole de concorde et de paix que portent les cultes », a retenu François Clavairoly. En outre, pour le président de la FPF, la conception de la laïcité, sur laquelle est revenu Emmanuel Macron correspond plutôt bien à ce qui se vit au sein du protestantisme. Il ne s’agit pas d’une “religion” d’État de substitution mais bien de l’acceptation de la diversité des convictions au sein de la société française, a rappelé le président lors de ces vœux 2020.

Des vœux 2020 sans tabou Enfin, le président Macron a donné rendez-vous aux représentants des religions, à travers son ministre de l’Intérieur, pour reparler de la loi de 1905 en février. Le financement des cultes issus de l’étranger, la lutte contre la radicalisation et la nécessité de se structurer pour l’islam de France seront à l’ordre du jour.

« Nous sommes attachés à cette loi et nous saurons nous montrer vigilants quant à toute velléité de modification. Mais nous sommes lucides sur les risques encourus avec un culte phagocyté par des puissances étrangères. Nous sommes aussi très soucieux que l’islam puisse trouver ses marques au plan local, régional et national. Nous sommes prêts à y aider », a tenu à préciser François Clavairoly. Pour son président, la FPF pourrait inspirer à certains égards. « C’est un système qui maintient la diversité dans le respect des différences spirituelles », résume-t-il. Pour une année… enthousiasmante ! La formation des imams et l’exemple que pourrait être à cet égard la faculté de théologie de Strasbourg, le financement nécessairement autonome de l’islam de France, la situation en Syrie et le rôle des ONG confessionnelles œuvrant sur le terrain ainsi que l’antisémitisme… Autant d’aspects qui ont fait partie des sujets dont François Clavairoly et Emmanuel Macron ont débattu à bâtons rompus à la fin de la cérémonie des vœux 2020.

Dans un climat de raréfaction, ces dernières semaines, de la parole publique présidentielle à l’aune des tensions sociales, son allocution n’a pas été diffusée à la presse. « Dans ce climat international de peur, Emmanuel Macron a d’abord insisté sur le rôle des confessions dans leur capacité à donner un discours de confiance, d’unité et de concorde pour lutter contre les caricatures et les “exaltations identitaires” contribuant à la violence », explique le pasteur Clavairoly.

Une cérémonie que le président Macron a conclu en souhaitant aux acteurs religieux d’être portés par l’enthousiasme, ou le fait d’être « en Dieu » au sens étymologique.
Source : article dans La Croix et Réforme – février 2020

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