Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe à Notre-Dame - Célébration de l’appel décisif des catéchumènes adultes

Notre-Dame de Paris - Samedi 17 février 2018

 Voir l’album-photos des deux célébrations.

 Ep 4,17-32 ; Ps 24 ; Mc 10,46-52

Extraordinaire ce Bartimée ! Quel exemple pour nous. Cela vaut la peine de le regarder de près.

C’est un mendiant. Bien sûr, il mendie son pain, il mendie sa survie. Mais ne sommes-nous pas tous des mendiants ? Des mendiants d’amour ?

Faut-il être réduit à la mendicité pour nous apercevoir que nous sommes fondamentalement des mendiants d’amour ?

Il crie ! Les gens le rabrouent pour le faire taire. Pourquoi ? Certains historiens disent qu’à l’époque de Jésus, il y aurait eu une caserne de soldats romains à l’entrée de Jéricho. Et l’on sait combien les romains n’aimaient pas le chahut et les manifestations intempestives.

Bartimée, lui, n’a pas peur. Il crie plus fort encore. Voilà pourquoi, chers catéchumènes, ne vous laissez pas décourager ou refroidir sur le chemin qui mène au Christ. Même s’il s’agit d’ecclésiastiques ou de personnes notables.

Jésus s’arrête. Dès qu’on l’interpelle, Jésus s’arrête. Il suffit de lui parler, de l’implorer, il s’arrête et c’est lui qui nous appelle. C’est bien ainsi que beaucoup d’entre vous ont vécu leur rencontre avec lui.

Avez-vous remarqué ? Dans la Bible, Dieu nous parle. Et quand il nous parle, il appelle chacun par son nom : Abraham, Moïse, Samuel. Dans l’évangile, cet homme n’est pas d’abord un mendiant. Il porte un nom. Il s’appelle Bartimée, il est le fils de Timée. Il est quelqu’un ! C’est ainsi que nous sommes tous uniques devant Dieu et que chacun est appelé de manière particulière en fonction de sa vie, de son histoire comme vous me l’avez indiqué dans vos lettres.

Et regardez encore ce Bartimée. Quelqu’un lui dit : « il t’appelle ». Cela lui suffit. Pour vous, ce peut être quelqu’un de votre famille, un ami rencontré, votre accompagnateur du catéchuménat dont vous me dites combien il a été important pour vous.

Enfin, quel enthousiasme ! Il jette son manteau, il bondit alors qu’il est aveugle et court vers Jésus. N’ayez pas peur de bondir, de vous précipiter vers le Christ.

La seule question de Jésus : « que veux-tu que je fasse pour toi ? ». C’est bien Dieu qui fait quelque chose pour nous, ce n’est pas nous qui pouvons faire quelque chose pour Dieu. Il faut remettre les choses à l’endroit.

Bartimée nous apprend à prier : « que je retrouve la vue ! » et non pas « ce serait bien si… ». Non quand on prie, il faut crier, prier avec ses tripes, c’est ça la foi.

Chers catéchumènes, cette grande période du carême est faite pour vous. Tous les chrétiens prient, jeûnent et partagent pour présenter à Dieu les futurs baptisés.

Soyez comme Bartimée, portés par l’Église vers le Christ, pleins de fougue, d’enthousiasme et de foi. Puis suivez le Christ. Vous ne serez jamais déçus.

Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.

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