Homélie de Mgr Michel Aupetit – Confirmation d’adultes pour la Solennité de la Pentecôte

Notre-Dame de Paris – Samedi 19 mai 2018

 Voir l’album-photos et la vidéo.

 Ac 2, 1-11 ; Ps 103 ; Ga 5, 16-25 ; Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15 – Année B

Quelle scène étonnante ! Voici les Apôtres réunis qui prient en attendant cet Esprit Saint que le Seigneur Jésus leur avait promis quand il était encore avec eux. Un vent bruyant et des langues de feu sur la tête de chacun. Peut-être êtes-vous inquiets pour votre chevelure ? Rassurez-vous le récit nous dit : « comme des langues le feu ». C’est une analogie.

On connaît les propriétés du feu : il réchauffe. Les hommes le savent bien, eux qui se réunissent autour d’un feu les soirs d’hiver.

Il éclaire, et les hommes depuis longtemps l’utilisent pour se diriger dans la nuit.

Mais aussi, il détruit. Combien d’incendies ont ravagé la maison des hommes, les forêts, des vies humaines !

Mais le feu de Dieu est différent : rappelez-vous le Buisson ardent de Moïse. Moïse est attiré par la lumière et constate que le buisson ne se consume pas.

Ainsi en est-il du feu de l’Esprit-Saint :

Il éclaire. Quoi ? Notre intelligence. Celle-ci s’exerce sur les réalités qui nous entourent et que l’on observe. L’Esprit-Saint vient révéler les réalités divines que nous ne pouvons pas connaître par nous-mêmes comme le dit Jésus : « il vous révèlera ce qui vient de moi pour vous le faire connaître ».

Il réchauffe. Comment ? En dilatant notre cœur pour que nous accueillions cet amour infini qui ne vient que de Dieu et qui nous rend à son image pour faire de nous des hommes nouveaux dans le Christ.

Mais il ne détruit pas, comme au Buisson ardent. Il est plutôt comme le feu du fondeur qui solidifie la matière et purifie des impuretés. Ce sont ces impuretés qui viennent des tendances égoïstes que saint Paul appelle la chair et qu’il oppose au fruit de l’Esprit : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi ». Dans votre parcours, vous avez appris qu’il y a les sept dons de l’Esprit. Si vous comptez bien, il y a neuf fruits. Eh bien non ! Il n’y a qu’un seul fruit. Dans le texte le mot est au singulier. C’est le même Esprit qui se déploie en vous sous toutes ses formes.

Dans vos lettres, vous avez eu la bonté de me partager votre parcours et votre découverte du Christ. Je vous remercie de votre confiance. J’ai pu constater que chacun de vous est unique. Vous êtes tous différents et pourtant vous allez recevoir un même Esprit. Non pour être tous semblables car c’est la richesse de l’Eglise cette magnifique variété des personnes !

L’Esprit que vous allez recevoir est comme l’eau de pluie qui arrose chacun des arbres fruitiers. Grâce à la pluie, la même pluie, le cerisier va donner des cerises magnifiques, le pommier, ses pommes et le noisetier, ses fruits qui régalent les écureuils. Sans cette pluie, les fruits sont rabougris et desséchés. L’Esprit Saint va permettre à chacun de vous, de donner le meilleur de ce qu’il porte en lui et venir magnifier vos vies. Je me réjouis profondément de ce que le Seigneur vous a appelés ce soir pour que votre vie, toute votre vie, témoigne de cet amour de Dieu qui est notre véritable vocation puisque nous sommes faits pour aimer.

Mgr Michel Aupetit
Archevêque de Paris

Homélies

Homélies