Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messes à Saint-Georges (19e) et Notre-Dame de Paris

Dimanche 17 juin 2018

 11e dimanche du temps ordinaire – Année B
 Ex 17, 22-24 ; Ps 91, 2-3.13-16 ; 2 Co 5,6-10 ; Mc 4,26-34

Bonjour majestés !

Oui, je sais, vous êtes habitués à ce qu’on vous dise : « Mes biens chers frères ».
Eh bien, je vous nomme aujourd’hui par un de vos titres.
En effet, vous qui êtes baptisés en Jésus-Christ, vous êtes, comme lui, prêtres, prophètes et rois. Vous avez été marqués par l’onction sainte juste après votre baptême comme l’ont été jadis, les rois de France.

Car il s’agit bien de royauté. Le Seigneur nous parle du Règne de Dieu. Où est-il donc ce royaume ? Un royaume, cela correspond toujours à une nation, à un territoire.
Où est le territoire du Royaume de Dieu ?
Les juifs ont une terre promise. Les musulmans, quand ils sont majoritaires dans un pays, parlent de « terre d’islam ».
Où est le territoire des chrétiens ? Ils sont 2 milliards nous dit-on. Alors, nous sommes 2 milliards, et nous ne savons pas où se trouve notre royaume ?

Parce que le territoire où Dieu règne, c’est notre cœur.

Si, dans notre cœur, il y a un tout petit peu d’amour, une petite graine même toute petite, soyez sûrs que Dieu vient la remplir de son amour et la déployer si vous le laissez faire. Comme cette petite graine de moutarde qui devient l’arbre le plus important du jardin potager.

On se dit qu’il va falloir faire des efforts considérables pour pouvoir aimer comme Dieu veut que l’on aime. Mais Jésus nous dit que cet amour, cet Esprit Saint qui nous est donné, va agir sans que peut-être, nous nous en rendions compte nous-mêmes, comme ce paysan qui a semé et qui dort pendant que la graine est en train de germer.

Puisque Jésus aime les paraboles, je vais vous en raconter une pour vous montrer comment on se sert de l’Esprit Saint qui agit en nous pour faire advenir le Royaume.

Il y a quelques temps déjà, un maître demande à deux de ses serviteurs d’emporter 4 sacs de blé dans un gîte appartenant à l’un de ses amis dans la montagne. Chacun des sacs pesait 20 kilos. Devant la difficulté de cette demande de leur maître, les serviteurs, qui étaient très pieux, vont à la chapelle pour prier. Ils restent tous deux longtemps en silence. Au moment du départ le maître dit à l’un d’entre eux : « finalement, je pense que 3 sacs suffiront. Toi tu n’emporteras qu’un seul sac ». Le serviteur se réjouit de la bonté de Dieu qui a exaucé sa prière et se met en route. L’autre le suit en portant ses deux sacs. Tous deux arrivent en haut en même temps. L’ami du maître remercie le premier. Il félicite chaleureusement le second : « vraiment merci d’avoir porté vaillamment une si lourde charge ».
Ils s’en reviennent. Le premier dit : « tu aurais dû prier comme moi. J’ai demandé à Dieu d’alléger mon fardeau et il m’a exaucé ». L’autre lui répond : « moi, j’ai demandé à Dieu qu’il me donne la force de le porter. Et il m’a exaucé ». Cette force qui vient de Dieu, c’est l’Esprit Saint.
Et vous, quand vous priez, êtes-vous plutôt comme le premier ou comme le second des serviteurs ?

+ Michel Aupetit, archevêque de Paris.

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