Homélie de Mgr Michel Aupetit – Messe du Seigneur des Miracles à Notre-Dame

Notre-Dame de Paris - Samedi 27 octobre 2018

 30e dimanche du temps ordinaire – Année B
 Je 31,7-9 ; He 5,1-6 ; Mc 10,46b-52

Quel homme formidable ce Bartimée ! Il est aveugle, mais il voit plus loin que les yeux. Il a cette clairvoyance qui lui permet de reconnaître en Jésus, fils de David, le messie annoncé par Isaïe : « les sourds entendront, les aveugles verront » (cf Is 35, 5). Ce Bartimée est comme le pauvre métis qui a peint le Christ sur un tronçon de paroi parce qu’il a connu son visage, sa présence véritable que les autorités ne sont pas parvenues à reconnaître. C’est la force des faibles dont parle saint Paul.

A l’entrée de Jéricho, certains historiens archéologues précisent qu’il devait y avoir un camp romain. Les soldats romains n’aimaient pas les rassemblements, le chahut, et on comprend que le cortège qui accompagne Jésus veuille faire taire ce mendiant trop bruyant. Mais lui n’a pas peur, il a confiance, il crie plus fort.

Et Jésus s’arrête, comme il s’arrête dans nos vies quand nous l’appelons vraiment de tout notre cœur. Avons-nous fait du Christ notre ami ?

Regardez-le, ce mendiant. Il jette son manteau, il bondit et court vers Jésus alors qu’il est aveugle. Quel enthousiasme ! Quelle foi !

Jésus, qui connaît le fond des cœurs, lui demande pourtant : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » alors qu’il sait parfaitement ce que Bartimée souhaite.
Il lui permet de pouvoir formuler sa demande et de faire une vraie prière de tout son cœur : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »

Voyez comment doit se dire une véritable prière. Non pas du bout des lèvres en ayant honte de parler à Dieu ou de lui demander quelque chose, mais de toute son énergie et de la force de sa foi. D’ailleurs c’est bien ce que Jésus lui dit : « ta foi t’a sauvé ».

Vraiment cet homme, Bartimée, est un exemple pour nous.

Il a une foi qui ne se laisse pas troubler par les rebuffades ou les oppositions des compagnons de Jésus. Non seulement il n’a peur de rien mais sa confiance en Jésus est illimitée et lui donne une force et une énergie que nous aimerions tous avoir. Et puis, lorsqu’il est exaucé, il n’est pas un ingrat. Il se met à la suite de Jésus.

Chers frères, chères sœurs, voilà vraiment un homme que l’on peut prendre comme maître spirituel.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris.

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