Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe de l’Assomption de la Vierge Marie

Saint-Sulpice (6e) - Jeudi 15 août 2019

 Voir le compte-rendu de la procession et de la messe.

  Ap 11, 19a et 12,1-6a.10ab ; Ps 44, 11-16 ; 1 Co 15,20-27a ; Lc 1, 39-56

« La femme est l’avenir de l’homme »

Vous connaissez la chanson de Jean Ferrat, qui cite Aragon : « La femme est l’avenir de l’homme ». Mais qui est cette femme ?

Aujourd’hui, en célébrant Marie, nous fêtons notre avenir. Car Marie est montée au Ciel avec son corps et son âme. Nous aussi, nous irons vers Dieu avec tout notre être, corps et âme. L’apôtre Paul nous l’affirme : « Au retour du Christ les hommes ressusciteront. Tous recevront la vie » (cf. 1 Co 15).

Notre âme spirituelle, directement créée par Dieu, nous permet ici-bas d’entrer en relation avec Lui. A l’heure de notre mort, elle sera mise en présence de celui qui l’a créée par amour.

Notre corps nous permet d’entrer en relation les uns avec les autres. En raison de l’Incarnation du Fils de Dieu, notre corps aussi entre en relation avec Dieu. Jésus le nourrit par l’Eucharistie. Aussi, à la plénitude des temps, quand le Christ reviendra, notre corps ressuscitera comme Jésus.

Notre corps n’est pas destiné à partir en fumée dans un crématorium, ni à être rongé par les vers. Notre corps, qui a porté et exprimé notre vie, rejoindra la communion d’amour en Dieu, c’est-à-dire la Trinité dans laquelle l’humanité du Verbe est présente depuis l’Ascension de Jésus à la droite du Père. Comme le Corps de Jésus monté avec ses plaies, notre corps, abîmé, blessé par le péché, la maladie, la vieillesse, sera transfiguré.

Marie est l’avenir de l’homme car son Assomption réalise notre vocation. Elle nous a précédés en tout :
  Elle accueille le Verbe de Dieu : nous accueillons la chair du Christ à l’Eucharistie.
  Elle donne son « oui » librement : nous aurons à entrer dans la liberté qui nous donne de suivre le Christ.
  Elle pose une question qui n’est pas un doute : nous devons former nous aussi notre intelligence.
  Elle pose un acte de foi : nous aurons à le faire comme elle.

Mais surtout, elle laisse en elle s’exprimer l’amour. Dieu nous a créés par amour et la vocation de l’homme, c’est l’amour. C’est cette charité toute simple qui la pousse vers Élisabeth et lui fait dépasser les questions de sa propre grossesse pour se mettre au service.

Cet amour « comme Jésus » lui donne d’aimer comme Dieu. Il rayonne, il diffuse, il est contagieux. « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 15,11) dit le Seigneur. Telle est la joie de Marie manifestée dans son Magnificat.

+Michel AUPETIT, archevêque de Paris.

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